Quand je serai petit

Film : Quand je serai petit (2011)

Réalisateur : Jean-Paul Rouve

Acteurs : Jean-Paul Rouve (Mathias), Benoît Poelvoorde (Jean), Arly Jover (Ana), Lisa Martino (Jacqueline jeune)

Durée : 01:35:00


Pour son second long-métrage, après Sans arme, ni haine, ni violence, Jean-Paul Rouve a choisi une esthétique épurée de tout artifice. Naturel et réalisme sont les maîtres-mots  de cette œuvre. Les personnages sont incarnés avec simplicité par de grands acteurs français tels Miou-Miou ou Claude Brasseur et la complicité entre les deux Mathias (Jean-Paul Rouve et Miljan Chatelain) est empreinte de fraîcheur et d’humour. Cependant, dans un film au rythme déjà lent, la caméra s’attarde parfois un peu trop à la contemplation.

On est heureusement surpris de voir, qu’à l’inverse de bien des productions, talent et finesse ne vont pas à l’encontre d’une décence trop rare à l’écran. En effet, authenticité n’est pas ici synonyme de voyeurisme et les tromperies de Jacqueline (Miou-Miou) et Maurice (Claude Brasseur) ne sont pas prétexte à vulgarité.

La sobriété réaliste du style est en accord avec le sujet du film. Dans cette œuvre qui dénonce le mensonge d’une mère à son fils quant à la mort de son père, le petit Mathias incarne l’innocence et la franchise. Au cœur de ce monde de bonheur, Mathias affronte cependant les difficultés. Quant au monde des adultes, c’est celui du mensonge et de la lâcheté. Non seulement Jacqueline et Maurice, mais également Mathias adulte, flirtent constamment avec le non-dit à tel point que leurs relations familiales sont devenues artificielles. Voilà un manque de réalisme paradoxal : dans cette histoire, quasi tous les adultes sont des menteurs !

Malgré son originalité, le thème du recommencement effaçant les regrets apporte une fausse réponse et n’est guère plus cohérent. Donner à Mathias une seconde vie n’aidera pas le héros s’il ne connaît pas le pardon.