Quelques heures de printemps

Film : Quelques heures de printemps (2012)

Réalisateur : Stéphane Brizé

Acteurs : Vincent Lindon (Alain Evrard), Hélène Vincent (Yvette Evrard), Emmanuelle Seigner (Clémence), Olivier Perrier (Monsieur Lalouette)

Durée : 01:48:00


Voyage au bout de l'ennui. Un vieux garçon et sa mère, vivant un train-train quotidien silencieux, attendent que le temps passe. Comme un élève paresseux qui regarde l'heure tourner, la vieille mère attend son euthanasie « longuement » réfléchie, atteinte d'une maladie incurable aux symptômes pourtant bien gentils.

  Quelques heures de printemps est un anti-film : les questions posées, celle de l'intérêt de vivre, du saint choix que serait l'euthanasie, appelaient une réflexion, ne serait-ce qu'un embryon. Il n'y en a nulle trace. Des ressorts scénaristiques ? absolument aucun. Des dialogues ? à vrai dire, on entend plus souvent la voix de la TV que regardent à longueur de temps les personnages que les personnages eux-mêmes. Pas de renversement, d'introspection, rien ; un véritable désert. Le jeu ultra-réaliste de Vincent Lindon ne rattrape rien : le spectateur, en effet, n'a que faire de son histoire, de ses malheurs. Typiquement le genre de personnages que croquait Céline avec un style hors du commun ; le style, ici, n'existe pas.

  Une fois que Madame a pris sa décision (qui a l'air de la bouleverser autant qu'un déménagement), le très long-métrage vire en une sorte de publicité insipide de l'euthanasie, convenue, bien-pensante à souhait, à la limite de la caricature. Un nouveau fruit avarié de la Nouvelle Morale. Pas militant ? Fadaise : l'euthanasie est clairement décrite comme un idéal. Et artistiquement parlant, une véritable copie blanche. Désolant.