Le cinéma d’action indonésien est de retour ! Fécond dans les années 1970-80, le genre était devenu moribond dans les années 1990 avant de reprendre un peu de poil de la bête depuis quelques années. Certes, le film est une coproduction avec les États-Unis et le réalisateur Gareth Evans est gallois, mais le film reste un pur produit d’action indonésien, au croisement du polar urbain nerveux à l’asiatique et du survival.

Véritable hymne au silat, art martial indonésien, l’histoire est avant tout un prétexte à une succession de combats et une atmosphère de tension extrême. Les combats constituent tous autant de morceaux de bravoure. C’est très simple, dès le premier affrontement, les protagonistes utilisent absolument tout pour se battre : fusil-mitrailleurs, revolvers, couteaux, machettes, et poings. Autant dire que la violence est très présente à l’écran, même si elle est très rarement gratuite. Chorégraphiés avec maestria, ces divers affrontements seront un émerveillement pour les yeux des amateurs.

L’atmosphère d’oppression et de tension est, elle aussi, très bien rendue par la mise en scène et la parfaite utilisation du décor, un immeuble délabré style années 50. Bien sûr, l’intrigue est des plus minimalistes et le petit rebondissement final pas vraiment impressionnant. Restent quand même les relations entre deux frères, chacun d’un côté de la loi, assez bien rendues, sous-tendant un dilemme moral (le policier doit-il arrêter son frère truand ?) se résolvant par l’entraide fraternelle, les pensées du héros pour sa femme enceinte qu’il veut revoir, et de très bons acteurs.

Un film d’une efficacité imparable appelé au succès. D’ailleurs, une suite est déjà prévue !