Raiponce est un film excellemment bien dosé. Le scénario est jonché de gags et de scènes comiques, les personnages sont très attachants, et Disney renoue avec le passé de comédie musicale qui avait fait son succès.
De plus les graphismes sont superbes, même si la 3d aurait pu être un peu plus exploitée.
Sur le fond l'histoire de Raiponce est déjà assez dure dans les contes des frères Grimm, elle est aggravée par le film. Dans le conte d'origine, la réalité semble plus dure puisque c'est le père qui donne sa petite fille à la sorcière, alors que dans le film la femme, qui n'est d'ailleurs pas une sorcière, vient kidnapper le bébé.
Mais au-delà, la sorcière est dans le conte ouvertement méchante et enferme la jeune fille dans une tour, tandis que le film montre une femme qui joue le rôle d'une mère usurpatrice trop protectrice. Dans les apparences extérieures, elle n'a pas l'air vraiment méchante. Elle n'est ni belle, ni repoussante, et va développer un discours de protection de la jeune fille aussi bien excessif que compréhensible à certains égards. Selon elle, Raiponce ne doit pas sortir de la tour parce que le monde est dangereux pour elle. Elle ne la garde pas de force. Elle la persuade. Elle opère un travail psychologique avec une perversité très difficilement détectable pour les enfants, d'où le malaise qui pourra saisir certains parents, qui reconnaîtront probablement leur discours dans celui de la vilaine femme. Qui n'a pas expliqué à son enfant de rester à côté lors d'une promenade, qui n'a pas défendu à sa fille adolescente de sortir tard le soir, etc. ?
De plus, alors que les enfants savent que cette fausse mère est méchante, le discours tenu ne dessine pas sur son visage de m& eacute;chantes expressions. Il en ressort un message un peu confus, que les adolescents pourront opposer à leurs parents, peut-être en les traitant de Mère Gothel.
On aurait pu souhaiter que les scénaristes rétablissent l'équilibre en défendant une position modérée, mais Flynn Rider, le jeune héros du film qui va faire échapper Raiponce de sa tour, défend très explicitement l'idée qu'une bonne rébellion ne fait pas de mal. Cet encouragement qui, rappelons-le, doit être contextualisé du fait de la perversité de sa geôlière, intervient malgré tout au moment où la jeune fille culpabilise d'être partie de sa tour, disant qu'elle va briser le cœur de sa mère. Le malaise revient donc. Même si sa mère est une marâtre psychologique, les inquiétudes de la jeune fille sont tout à fait saines : ne pas faire de peine à sa maman. Or le discours laisse entendre qu'elle a tort d'avoir de tels sentiments : il faut couper brutalement les ponts ce qui, érigé en principe, n'est pas toujours charitable...
Alors que dans le conte l'enfant est une simple jeune fille, elle est dans le film une princesse. Le jeune homme, lui, est un brigand (au lieu d'être un prince comme dans l'histoire des frères Grimm). Cette condition s'inscrit dans les développements précédents. Alors que la méchante mère met en garde sa fille contre les brigands, celle-ci va être sauvée par un brigand. Il est normal que le discours du méchant soit faux mais, dans la réalité (faut-il le rappeler ?), les brigands sont effectivement des méchants. On comprend que Disney souhaite emmener les enfants au-delà des apparences, pour trouver derrière une mauvaise réputation ce qui fait la richesse humaine. Mais il se trouve que les brigands vraiment méchants sont dans le film très minoritaires. Le passage dans la taverne le montre. La fraîcheur et l'innocence de Raiponce viendra presque instantanément à bout de tous les durs à cuire de l'auberge. En fait, seuls deux brigands sont montrés authentiquement méchants. Or ils ont plus que les autres des raisons de l'être, puisque Flynn a été malhonnête avec eux.
La confusion continue avec le comportement du cheval, hilarant. Ce super-flic équestre est impitoyable avec les bandits, et l'est en particulier avec Flynn, qui est un authentique voyou. Mais tout au long du film, il va apprendre à considérer le jeune homme autrement et même le sortir de prison, alors que ce dernier méritait vraiment son sort (ce qui n'est d'ailleurs pas incompatible avec l'amitié, après tout).
Tous ces éléments, quoique perturbants, ne doivent pas faire oublier que ce film montre de belles images de courage, d'innocence et de gentillesse, qui font triompher le bien du mal : ainsi Flynn abandonne-t-il manifestement son travail de voleur, les brigands sortent de leur condition pour réaliser leurs rêves honnêtes, et Mère Gothel est définitivement vaincue.
En fonction de l'enfant, une bonne préparation avant le film devrait de ce fait permettre d'en neutraliser les effets négatifs, afin de lui faire apprécier ce qui reste malgré tout un excellent divertissement, surtout du point de vue technique.
Un Disney extrêmement bien fait, qui fait cependant glisser la violence habituelle des méchants du physique au psychologique, ce qui pourrait déstabiliser les jeunes spectateurs.
Raiponce est un film excellemment bien dosé. Le scénario est jonché de gags et de scènes comiques, les personnages sont très attachants, et Disney renoue avec le passé de comédie musicale qui avait fait son succès.
De plus les graphismes sont superbes, même si la 3d aurait pu être un peu plus exploitée.
Sur le fond l'histoire de Raiponce est déjà assez dure dans les contes des frères Grimm, elle est aggravée par le film. Dans le conte d'origine, la réalité semble plus dure puisque c'est le père qui donne sa petite fille à la sorcière, alors que dans le film la femme, qui n'est d'ailleurs pas une sorcière, vient kidnapper le bébé.
Mais au-delà, la sorcière est dans le conte ouvertement méchante et enferme la jeune fille dans une tour, tandis que le film montre une femme qui joue le rôle d'une mère usurpatrice trop protectrice. Dans les apparences extérieures, elle n'a pas l'air vraiment méchante. Elle n'est ni belle, ni repoussante, et va développer un discours de protection de la jeune fille aussi bien excessif que compréhensible à certains égards. Selon elle, Raiponce ne doit pas sortir de la tour parce que le monde est dangereux pour elle. Elle ne la garde pas de force. Elle la persuade. Elle opère un travail psychologique avec une perversité très difficilement détectable pour les enfants, d'où le malaise qui pourra saisir certains parents, qui reconnaîtront probablement leur discours dans celui de la vilaine femme. Qui n'a pas expliqué à son enfant de rester à côté lors d'une promenade, qui n'a pas défendu à sa fille adolescente de sortir tard le soir, etc. ?
De plus, alors que les enfants savent que cette fausse mère est méchante, le discours tenu ne dessine pas sur son visage de m& eacute;chantes expressions. Il en ressort un message un peu confus, que les adolescents pourront opposer à leurs parents, peut-être en les traitant de Mère Gothel.
On aurait pu souhaiter que les scénaristes rétablissent l'équilibre en défendant une position modérée, mais Flynn Rider, le jeune héros du film qui va faire échapper Raiponce de sa tour, défend très explicitement l'idée qu'une bonne rébellion ne fait pas de mal. Cet encouragement qui, rappelons-le, doit être contextualisé du fait de la perversité de sa geôlière, intervient malgré tout au moment où la jeune fille culpabilise d'être partie de sa tour, disant qu'elle va briser le cœur de sa mère. Le malaise revient donc. Même si sa mère est une marâtre psychologique, les inquiétudes de la jeune fille sont tout à fait saines : ne pas faire de peine à sa maman. Or le discours laisse entendre qu'elle a tort d'avoir de tels sentiments : il faut couper brutalement les ponts ce qui, érigé en principe, n'est pas toujours charitable...
Alors que dans le conte l'enfant est une simple jeune fille, elle est dans le film une princesse. Le jeune homme, lui, est un brigand (au lieu d'être un prince comme dans l'histoire des frères Grimm). Cette condition s'inscrit dans les développements précédents. Alors que la méchante mère met en garde sa fille contre les brigands, celle-ci va être sauvée par un brigand. Il est normal que le discours du méchant soit faux mais, dans la réalité (faut-il le rappeler ?), les brigands sont effectivement des méchants. On comprend que Disney souhaite emmener les enfants au-delà des apparences, pour trouver derrière une mauvaise réputation ce qui fait la richesse humaine. Mais il se trouve que les brigands vraiment méchants sont dans le film très minoritaires. Le passage dans la taverne le montre. La fraîcheur et l'innocence de Raiponce viendra presque instantanément à bout de tous les durs à cuire de l'auberge. En fait, seuls deux brigands sont montrés authentiquement méchants. Or ils ont plus que les autres des raisons de l'être, puisque Flynn a été malhonnête avec eux.
La confusion continue avec le comportement du cheval, hilarant. Ce super-flic équestre est impitoyable avec les bandits, et l'est en particulier avec Flynn, qui est un authentique voyou. Mais tout au long du film, il va apprendre à considérer le jeune homme autrement et même le sortir de prison, alors que ce dernier méritait vraiment son sort (ce qui n'est d'ailleurs pas incompatible avec l'amitié, après tout).
Tous ces éléments, quoique perturbants, ne doivent pas faire oublier que ce film montre de belles images de courage, d'innocence et de gentillesse, qui font triompher le bien du mal : ainsi Flynn abandonne-t-il manifestement son travail de voleur, les brigands sortent de leur condition pour réaliser leurs rêves honnêtes, et Mère Gothel est définitivement vaincue.
En fonction de l'enfant, une bonne préparation avant le film devrait de ce fait permettre d'en neutraliser les effets négatifs, afin de lui faire apprécier ce qui reste malgré tout un excellent divertissement, surtout du point de vue technique.