Renaissances

Film : Renaissances (2015)

Réalisateur : Tarsem Singh

Acteurs : Ryan Reynolds (Damian), Ben Kingsley (Damian), Natalie Martinez (Madeline), Matthew Goode (Albright)

Durée : 01:57:00


Être vieux, richissime, en phase terminale du cancer, et renaître dans un corps jeune, avec ses millions ??? et ses muscles … What else comme épilogue ?

Derrière son apparence film d’action popcorn, et ses règles tirées par les cheveux, n’ayant cure de principes philosophiques basiques (l'hylémorphisme en l’occurrence), Renaissances part d’une louable intention.
En effet, comme vous le savez, «
 science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Et à l’heure où les recherches médicales se concentrent sur le rêve d’éternité, sur le transhumanisme, le clonage et autres jeux d’apprentis sorciers, il est agréablement surprenant de constater qu’une voix assez écoutée, celle du cinéma, s’insurge ici contre la science sans éthique.
Ce n’est pas la première fois évidemment, le premier me revenant en tête étant
The Island, à propos du clonage, justement. Mais un petit rafraîchissement, de temps en temps, est bon à prendre.
Il est intéressant de constater que les scientifiques dépeints n’ont que faire de la valeur de la vie humaine, notamment. Que seuls les puissants et riches peuvent se procurer ce service scientifique, aussi. D’affreux réacs iraient faire le parallèle avec la GPA, tiens.

Renaissances, en soi, met l’accent sur la doublette action-drame, les questions éthiques ne servant que de toile de fond.
La première s’avère assez violente (« craak, « craaaak », « pan pan ! », vous voyez de quoi je parle ? « pan », les coups de feu, « crak », les os qui craquent), et prévisible, malgré l’originalité du scénario. Malheureusement, le film est trop facile, trop accessible, et n’arrive pas à garder son mystère. Par conséquent, le spectateur devine des solutions après lesquelles les personnages courent bêtement. Donc le milliardaire brillantissime est plus bête que moi, c’est cool, mais ça casse tout espoir de suspense.

Quant au drame, il concerne évidemment les questions existencialo-rigolotes qu’on pourrait se poser si l’on ressuscitait parmi les mortels dans un corps totalement différent du nôtre. Pas de discours bien poussé ou très profond au programme : le film préfère ouvrir les portes et laisser les autres spéculer à sa place. La morale se situe plus sur le mal causé par l’absence d’un père que sur l’acceptation de la mort, effleurée certes, mais opposée à l’hédonisme.

Des idées morales originales, qui ne plairont pas aux progressistes, et un scénario amusant, entre
The Island et Paycheck. Malheureusement, la forme est fort banale, et prévisible. Un sympathique divertissement, en somme, un peu maladroit, mais pas bête du tout.