Rio

Film : Rio (2011)

Réalisateur : Carlos Saldanha

Acteurs : Anne Hathaway (Perla), Jesse Eisenberg (Blu), Will.I.Am (Pedro), Jamie Foxx (Nico)...

Durée : 01:30:00


Un film d'animation de grande qualité technique, qui raconte les déboires sentimentaux d'un ara en crise d'identité.

Un film d'animation techniquement très réussi, dans lequel la 3D est associée à des textures de qualité remarquable, sans omettre les
attitudes et les regards, témoins d'un graphisme parfaitement maîtrisé par ces créateurs de L'âge de glace, qui ne craignent pas les changements de température. «J’ai passé des années à travailler sur les films L’ÂGE DE GLACE et j’ai pris beaucoup de plaisir à vivre dans cet univers auprès de ces merveilleux personnages, mais RIO représente pour moi un projet bien plus personnel. » (Carlos Saldanha, réalisateur, in Dossier de presse).

Bien qu'assez drôle, le tout est assez bruyant, ce qui pourra fatiguer passablement petits et grands.


style="margin-bottom: 0cm" align="justify">Le film tourne autour de plusieurs thèmes.

Bien évidemment il y a un d'abord un message écologiste. De méchants hommes déracinent les animaux de leur flore natale pour les revendre à prix d'or à des gens sans scrupules. L'enfant pourra réaliser qu'il ne reste plus que deux aras de Spix, ce qui fut presque vrai dans la réalité, et comprendre qu'il faut préserver les espèces. A côté des méchants hommes, sont donc présentés des scientifiques dont le but est de soigner et de protéger les espèces.

En revanche le message est très clair : les aras ne sont pas des animaux de compagnie. Ils en oublieraient de savoir voler !
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Il y a ensuite le thème de l'amour. Les volatiles apprennent à se connaître comme de bons humains qu'il ne sont pas, et vivent des aventures époustouflantes qui les rapprochent. Évidemment ils ne prévoient pas de construire quoi que ce soit ensemble, mais qu'à cela ne tienne : ce ne sont que des bêtes ! Il se comporte donc comme des bêtes et ne conçoivent de relation amoureuse que dans une optique de compagnie plaisante et, d'ailleurs, reproductrice. Ce qui est plus gênant, c'est que l'amour entre la propriétaire de Blu et le jeune scientifique responsable du programme de repeuplement ne va pas plus loin. Il va même moins loin puisqu'il n'est entre eux pas question de... reproduction !

Vient enfin le thème du carnaval,
dont on finit par se demander s'il n'est pas le vrai héros du film. Car tout est centré sur lui. La majeure partie du film se passant au Brésil, au moment de ce fabuleux événement culturel qu'est le carnaval, tout y conduit nos héros, qui n'ont d'ailleurs que ce mot à la bouche. Naturellement il n'est pas dit qu'il s'agit d'un événement largement géré par la mafia locale, que les accidents, les crimes et les délits augmentent de façon singulière pendant ces quelques jours, qu'une partie très importante des gens viennent y consommer force drogue, alcool et sexe, mais il est vrai que dans un film pour enfant, cela aurait fait désordre. En revanche le cinéaste sait parfaitement montrer ce qu'il faut de chair avec un air de ne pas y toucher.

Bref, nos animaux dansent la samba entre deux cascades, tombent, tremblent, se battent et redansent la samba, sur des fonds
musicaux largement empruntés au style.

Un peu plus et l'on pourrait croire qu'il fait bon abriter au Brésil, si ce n'est ces bidonvilles, ces orphelins et ces méchants tout plein qui rappellent aux adultes ce que les enfants ignorent.


Raphaël Jodeau