Premier film du réalisateur Jake Schreier et de la société Park Pictures, Robot and Frank constitue donc vraiment un coup d’essai. L’histoire s’inspire largement de vrais robots utilisés au Japon pour s’occuper des personnes âgés, ce qui contribue à donner à cet univers de science-fiction un aspect très réaliste et terre-à-terre. Frank Langella (Dracula de John Badham, La colère de Dieu de Ralph Nelson, 1492-Christophe Colomb de Ridley Scott), connu surtout comme second rôle important, campe ici le personnage principal, un ancien gentleman-cambrioleur retiré vivant difficilement ses années de vieillesse. Changeant radicalement de registre, l’acteur est très convaincant, parvenant à rendre à la fois irritant et attachant ce personnage un peu paumé qui mène la vie dure à son entourage. L’histoire est sympathique et on suit sans aucun déplaisir les aventures de ce vieil homme et de son compagnon robot d’autant plus que le pathos est largement évité. De plus, le film aborde d’autres thématiques intéressantes (même si elles ne sont pas vraiment explor& eacute;es jusqu’au bout) telles que la distanciation des liens familiaux dans les sociétés modernes ou l’impact de la technologie sur la culture (notamment la disparition des livres papier). Dommage toutefois que cette belle histoire passe également par une nette complaisance vis-à-vis du cambriolage (qu’on essaie vainement de justifier en montrant un riche couple de snobinards désagréables !). Le film se termine toutefois sur une note très positive avec les retrouvailles familiales et la réconciliation d’un père avec son fils.