Robots

Film : Robots (2004)

Réalisateur : Chris Wedge et Carlos Saldanha

Acteurs : les voix de Vincent Cassel (Rodney), Monica Belluci (Cappy), Edouard Baer (Ratchet), Elie Semoun (Fender), Jean Rochefort (Bigweld), Virginie Efira (Piper) .  

Durée : 01:30:00


De bons graphiques très réalistes nous font oublier le monde mécanique et froid qui nous entoure tout au long du film. Ce monde est bien réalisé et très évocateur. Les créateurs se sont inspirés de leur entourage pour créer le paysage : ainsi,
William Joyce, pour les dessins, a observé usines, quincailleries, cuisines et ustensiles … « Nous avons réuni dans le film quantité de ces objets quotidiens auxquels nous avons prêté des comportements amusants et inattendus », explique Joyce, (Producteur exécutif / Chef décorateur). En dessinant les robots, « il fallait à la fois respecter l'intégrité de la machine - résister à la tentation de l'anthropomorphisme - et permettre aux robots d'exprimer des émotions aussi riches et intenses qu'un être vivant. Un compromis pour le moins délicat.  En dessinant certains des personnages-clés du film, William Joyce leur inventa des physionomies pleines d'humour et de fantaisie. » (Dossier de presse) Beaucoup d’humour se fait sentir tout au long du dessin animé. « Le film évoque les rêves des parents et les espoirs qu’ils placent en leurs enfants. Ce thème est illustré par le biais de l'humour. Il s'inscrit dans le cadre d'une comédie d'une ampleur et d'une qualité visuelle époustouflantes, qui ne
ressemble à rien de ce que nous avons vu jusqu'ici. », comme le déclare Christopher Meledandri (producteur exécutif). Dès le début, le père de Rodney court à travers la ville, et dégage une grande joie de vivre. Cette gaieté s’explique lorsqu’il rentre chez lui : sa femme l’attend avec un carton dans lequel reposent les pièces nécessaires à la construction du petit robot… De même, quand le petit Rodney hurle, son père a la possibilité de baisser le volume des cris. Peut-être les dessinateurs se sont-ils heurtés, dans leur vie, à des cris perçants d’enfants et ont-ils regretté de ne pouvoir en diminuer les décibels ?   Au cours du voyage de Rodney à travers Robot Ville, les dessins permettent au spectateur de s’identifier aux personnages. Le voyage s’effectue par une sorte de montagnes russes. L’effet obtenu par les dessins est saisissant, le spectateur a réellement l’impression d’être dans une fête foraine. Rodney rencontre, dans la grande ville de Robot Ville, une jeune « robote » Cappy, qui
ressemble à Monica Belluci. Cette ressemblance est d’autant plus frappante que, dans la version française, c’est cette actrice qui prête sa voix au personnage. Ensemble, Rodney et Cappy vont à la recherche de Bigweld, pour cela ils pénètrent dans sa maison. Là, un passage amusant : Rodney pousse un domino qui provoque tout une cascade de dominos. En tombant, les pièces révèlent le portrait immense d’un robot. A la suite de ce passage, les deux robots nagent et surfent dans une mer de dominos, qui semble très réelle.

Il y a un certain assentiment pour l’euthanasie. Le « méchant » Ratchet, en prônant une société de consommation, encourage à éliminer ses semblables. Il envoie les « obsolètes » à la décharge pour pouvoir vendre ses produits. Cela sous-entend-il qu’il faut euthanasier les personnes « obsolètes » ? Cette soumission de l’agir de Ratchet à son commerce peut aussi entraîner une incitation à la société de consommation et au mondialisme 
économique. Cette manière d’agir est justifiée par Ratchet lui-même dans sa « devise » : Pourquoi être obsolète, quand on peut changer de tête ? C’est « la dictature de la consommation, l'uniformisation », déclare Julien Barcilon.  Rodney s’inscrit dans une famille « normale », puisque son père et sa mère vivent ensemble. De plus, l’attitude de Rodney face à ses parents est respectueuse, il agit comme devrait agir tout fils. Par exemple, pour soulager son père dans son métier, le petit robot inventeur crée une machine suffisamment intelligente pour aider à la besogne. Ce besoin d’aider les autres se manifeste encore en faveur de tous les « obsolètes » que Rodney rencontrera à Robot Ville. Lorsque Fender, qui deviendra son ami à la suite de cet acte, se voit condamné à la décharge puisque l’on ne peut lui vendre la pièce nécessaire pour le réparer, Rodney lui vient en aide et lui fait une réparation de fortune qui sauve Fender. Toute la ville apprend rapidement que Rodney peut les sauver en les réparant,
et celui-ci accepte de les aider. Cette attitude charitable (ou fraternelle, pour être à la mode) pousse Rodney à se dresser contre l’autorité de Ratchet, qui a interdit la réparation des « obsolètes ». Cette autorité est symbolisée par un robot tyrannique, qui ne pense qu’à son succès économique. Rodney passe donc outre ces interdictions. Cette désobéissance de Rodney est justifiée puisque l’on peut désobéir à des ordres immoraux.