Samba

Film : Samba (2014)

Réalisateur : Eric Toledano, Olivier Nakache

Acteurs : Omar Sy (Samba), Charlotte Gainsbourg (Alice), Tahar Rahim (Wilson), Izïa Higelin (Manu)

Durée : 01:58:00


C'est incontestable : il y a deux façon de voir ce film.

On peut y voir un courageux jeune homme immigré, le cœur sur la main, persécuté par une France abjecte qui refuse l'amour et l'accueil de nouvelles forces vives. Ce brave Samba rencontre une femme perdue et malheureuse (c'est bon Charlotte tu peux ressortir ta tête de dépressive, là on en a besoin !). Comme il est grand, beau, fort, intelligent, gentil, et que sa situation est bien pire que la sienne, il va d'abord attiser sa curiosité avant de lui redonner espoir. Quel beauté que cet amour impossible entre une jeune française et un homme traqué par la méchante police française !

On prend conscience des difficultés rencontrées par les étrangers dans notre pays, on vibre aux côtés de cette association d'aide aux étrangers, grâce à laquelle ces pauvres gens vont pouvoir se battre et connaître des moments de joie… Quel hymne à la tolérance, à l'amour et au partage !

Bon. Ça c'était la première approche…

On peut aussi y voir un homme (probablement) entré en situation irrégulière, venu gagner de l'argent pour faire vivre sa famille à l'étranger. N'ayant suffisamment d'arguments pour devenir Français (le veut-il seulement ?), il est enfermé pour être raccompagné dans son pays d'origine.

Grâce à l'une de ces nombreuses associations qui aide les gens à vivre dans l'illégalité, Samba va pouvoir rester en France à condition d'échapper à la police française.

Pour forcer encore la caricature, on a l'impression que toutes les personnes qui cherchent du travail en se pressant comme des sardines dans les boîtes d'intérim sont des étrangers. La brave dame qui distribue le travail aimerait bien donner du travail à Samba ! Problème : il est en situation irrégulière !

On imagine déjà les gauchistes de tous poils s'extasier devant un film qui « ose » (quel courage !) nous faire toucher du doigt la pauvreté et la misère.

Car une fois de plus, la culture offre ses services à l'idéologie, et la pellicule milite !

Sur la forme, il s'agit d'un échec. Pas commercial, certes, puisque l'affiche remplira sans aucun doute les salles en profitant de l'énorme succès d'Intouchables, mais artistique, assurément.

Certains passages sont assez drôles, mais ce qui faisait la force supplémentaire d'Omar Sy dans le film précité, c'est d'incarner un personnage pétri par le bon sens. C'est ce même bon sens qui lui donnait ces accents de sincérité tant apprécié par le public.

Cette fois, le film pointe son doigt à l'opposé du bon sens, et le public ne manquera pas de s'en rendre compte. Bien sûr que ces situations sont tragiques, évidemment que l'on aimerait que la France ait la force d'accueillir toute la misère pour la transformer en joie de vivre. Mais le public a définitivement compris que ce doux rêve n'existe que dans les têtes idéologisées. Alors que propose le cinéaste ? Rien d'autres que les rengaines usées de la gauche souffreteuse.

Celle qui se sert depuis toujours de la culpabilisation et le misérabilisme pour manipuler les foules. Mais cette fois, pas sûr que ça passe !