Source Code

Film : Source Code (2011)

Réalisateur : Duncan Jones

Acteurs : Film de science-fiction franco-américain (2011), réalisé par Duncan Jones, Jake Gyllenhaal (Colter Stevens), Michelle Monaghan (Christina Warren), Vera Farmiga (Colleen Goodwin), Jeffrey Wright (...

Durée : 01:33:00


Ce film de science-fiction offre un action palpitante au détriment d'un fond assez paresseux.

style="font-family: Cambo,arial,helvetica,sans-serif; font-size: x-small;">Le jeune Britannique Duncan Jones signe ici la réalisation de son second long métrage, après Moon. Il reste dans le registre de la science-fiction avec ce film qui donne une impression de Déjà Vu (Tony Scott, 2006), mélangé à du Minority Report (Steven Spielberg, 2002), en passant par Inception (Christopher Nolan, 2010). On pourrait d'ailleurs créer un sous genre de la science-fiction avec tous les films qui reprennent le concept de la manipulation du temps, d'autant qu'on est encore loin d'avoir exploré tous les scénarios possibles expliqués par la science ou par la magie.


Le problème est que l'explication finit par devenir un accessoire, un tour de passe-passe scénaristique, au jeu auquel on accepte plus ou moins de se prêter, qui sert essentiellement de prétexte à un effet stylistique de narration et de montage. Le défi pour les cinéastes est de maquiller un maximum l’invraisemblance pour laisser le spectateur se faire porter. Sur ce point, Source Code se révèle assez paresseux dans l'habillage de son concept qui est pourtant censé être le moteur du film. A part un bref monologue vaguement explicatif qui essaie de nous embrouiller avec
de la physique quantique, des univers parallèles et autres sciences savantes, on est forcé d'adhérer benoitement à l'idée pour apprécier le reste. Duncan Jones l'assume pleinement : «
Si je m’étais embarqué là-dedans, cela aurait été préjudiciable à la narration » ou encore : « Le public n’a pas besoin de saisir parfaitement la logique du raisonnement scientifique - il peut savourer le plaisir de se laisser embarquer par le film » (Dossier de presse). La durée du film y est peut-être pour quelque chose : 1h33mn pour mener l'action tout en vendant le scénario, c'est un peu court. En guise de comparaison, les films précités tels que Minority Report ou Inception
em> durent une heure de plus. Il semble de manière générale que le synthétique convient mal à la science-fiction.


Le film d'action s'en accommode très bien et Source Code rempli très honorablement ce rôle. Stevens, incarné par le talentueux Jake Gyllenhaal (Donnie Darko, Brothers, Prince of Persia...), ayant plusieurs essais
pour trouver la bombe, le récit nous propulse dans le train de nombreuses fois. La mise en scène très efficace permet de revoir les scènes similaires d'un point de vue toujours différent évitant ainsi l'ennui. Ce n'était pas chose aisée d'intégrer la répétition dans cette sorte de huis-clos que constitue le train. Le suspens est maintenu grâce à la limite de temps dont dispose le héros pour effectuer toutes ses tentatives. Par ailleurs les scènes d'explosion sont assez spectaculaires. Le réalisateur ne ménage pas son public par la brutalité de certaines séquences (ex. Stevens fauché par le train).


En revanche, si le manque d'explication de certains phénomènes est tolérable, la fin est trop acrobatique pour emporter l'adhésion. De plus, on peine à croire la soudaine clairvoyance du héros qui semble avoir dépassé en connaissance le concepteur du programme. Cette généreuse happy end a au moins le mérite d'adoucir le côté dramatique de l’œuvre.


La science-fiction est souvent le terreau d'é
tranges situations morales. Cependant, les quelques approximations et incohérences rendent caduques les réflexions sur la mort. Stevens est censé être décédé mais une infime partie de son cerveau est maintenu en activité pour le programme. Or ce avec quoi communique l'opératrice (Vera Farmiga) est bien l'identité de Stevens. Pourtant, l'un des enjeux est de savoir s'il faut le débrancher ou non pour le « laisser mourir ». Donc, soit le maintenir branché est une forme d'acharnement médicale mais à des fins militaires, et c'est évidemment choquant ; soit on ne fait que débrancher un mort et il ne se passe rien d'anormal. Le film pencherait plutôt pour la première hypothèse en faisant à juste titre passer pour humaniste l'acte de l'opératrice qui désobéit en débranchant le cadavre : le spectateur est alors
porté à s'émouvoir de ce pseudo maintien en vie.

Source Code, pure divertissement d'action, n'a pas de particulière profondeur car la science-fiction est mise au service de l'action et non au service d'une idée qui fait généralement la qualité d'un film du genre. On y voit malgré tout un héros prêt à accepter la mort sans révolte, à penser encore aux autres malgré son triste sort. En extrapolant légèrement, le film est peut-être aussi une manière optimiste de dire que la mort n'est pas une fin.

style="font-style: normal;">En outre, les cinéastes voulaient montrer la préciosité de la vie non seulement en montrant plusieurs fois les huit dernières minutes de dizaines de passagers mais également en donnant à son héros une sorte de seconde chance. « Mais ce qui me ferait plaisir, c’est que le spectateur sorte de la projection en se disant à quel point la vie est précieuse. [...] Cela peut sembler un peu naïf, mais je crois qu’après la projection, on se rend mieux compte de la beauté de la vie grâce au personnage de Jake qui se voit offrir une deuxième chance » (Dossier de presse).


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Jean Losfeld