Témoin de son temps, le cinéma ne rate jamais un débat. Présenté comme un film
pour adolescents et assumant sans complexe tous les canons du genre (histoire de coeur sanglotante, langage fleuri, thème de la danse, etc.), Street Dance questionne le sens même de la danse. Difficile de ne pas être impressionné par cette sportivité, ce sens du rythme, ces prouesses qui lancent un défi au visage des plus grands techniciens de danse classique. Car c'est bien de cela dont il s'agit... Dressée (de façon fort arrogante dans le film) devant la danse classique, aujourd'hui aristocratique, la Street Dance revendique sa jeunesse et sa très calculée décontraction. Bien sûr la sulfureuse petite danseuse d'Edgar Degas s'amuserait devant la forfanterie de cette nouvelle venue, à l'éclosion fort sage en comparaison avec bien des danses, mais il reste qu'à l'image de l'océan sculptant patiemment les falaises d'Etretat, le temps a su donner à la danse classique quelques reflets
princiers. Alors qu'elle s'était inspirée aussi bien du pantomime que des danses populaires, sa petite soeur, miroir de son époque, affiche un style beaucoup plus martial (comme le krumping, inspiré des danses tribales africaines) ou dégagé (comme le clowning). Le choc des techniques s'accompagne d'un choc culturel que le film parvient à restituer de façon assez crédible., mais on ne résiste pas à l'envie de se demander ce qui fait des gestes une danse, de la prouesse technique à la recherche de la grâce et de la légèreté. Car, la beauté se distinguant bien de la performance, c'est à elle qu'il revient de choisir ce qu'on appellera « art ». Toujours est-il que la fusion entre les deux styles, ultime message du film, donne un résultat (d)étonnant, sublimé par une 3D bien gérée et une Charlotte Rampling dans un rôle
sur mesure.
Témoin de son temps, le cinéma ne rate jamais un débat. Présenté comme un film pour adolescents et assumant sans complexe tous les canons du genre (histoire de coeur sanglotante, langage fleuri, thème de la danse, etc.), Street Dance questionne le sens même de la danse. Difficile de ne pas être impressionné par cette sportivité, ce sens du rythme, ces prouesses qui lancent un défi au visage des plus grands techniciens de danse classique. Car c'est bien de cela dont il s'agit... Dressée (de façon fort arrogante dans le film) devant la danse classique, aujourd'hui aristocratique, la Street Dance revendique sa jeunesse et sa très calculée décontraction. Bien sûr la sulfureuse petite danseuse d'Edgar Degas s'amuserait devant la forfanterie de cette nouvelle venue, à l'éclosion fort sage en comparaison avec bien des danses, mais il reste qu'à l'image de l'océan sculptant patiemment les falaises d'Etretat, le temps a su donner à la danse classique quelques reflets princiers. Alors qu'elle s'était inspirée aussi bien du pantomime que des danses populaires, sa petite soeur, miroir de son époque, affiche un style beaucoup plus martial (comme le krumping, inspiré des danses tribales africaines) ou dégagé (comme le clowning). Le choc des techniques s'accompagne d'un choc culturel que le film parvient à restituer de façon assez crédible., mais on ne résiste pas à l'envie de se demander ce qui fait des gestes une danse, de la prouesse technique à la recherche de la grâce et de la légèreté. Car, la beauté se distinguant bien de la performance, c'est à elle qu'il revient de choisir ce qu'on appellera « art ». Toujours est-il que la fusion entre les deux styles, ultime message du film, donne un résultat (d)étonnant, sublimé par une 3D bien gérée et une Charlotte Rampling dans un rôle sur mesure.