Avec Tel père, tel fils, Hirokazu Koreeda a souhaité faire un film de réflexion sur la filiation. La question est ici de savoir ce qui fait un père, sujet éminemment actuel, en observant le cas particulier d’un échange de nourrisson en clinique. On avait déjà rencontré cette situation avec des films comme L’empreinte de l’ange de Safy Nebbou (2007), ou Le fils de l’autre de Lorraine Levy (2012), et le sujet permet des angles d’attaque très différents. Avec une grammaire très simple, une majorité de plans fixes et traveling circonstanciés, Koreeda adopte un style épuré qui favorise la concentration sur les enjeux. En outre, les morceaux pour piano de Bach très bien choisis (interprétés par Glenn Gould) accentuent le mariage équilibré entre émotion et raison. Le réalisateur affirme d’ailleurs avoir abordé davantage la question de la paternité pour éviter le « tire-larme » de la maternité, très présente cependant. Le film oppose assez schématiquement mais avec justesse plusieurs phénomènes : l’éducation simple/sophistiquée, lien du sang/lien du cœur, présence/absence du père. Progressivement, le spectateur est amené à affiner les critères de la paternité. En définitive, le lien du sang est rejeté comme critère absolu pour retenir un autre critère à la fois bon et insuffisant : le temps passé avec son enfant. Le réalisateur est alors plus dans l’intuition que dans l’analyse et soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponses. En réalité, tout est affaire de casuistique mais il est évident que la situation idéale reste la filiation du sang transcendée par les liens du cœur et le souci du perfectionnement par l’éducation, dernier point sans doute un peu trop méprisé par le cinéaste.
Avec Tel père, tel fils, Hirokazu Koreeda a souhaité faire un film de réflexion sur la filiation. La question est ici de savoir ce qui fait un père, sujet éminemment actuel, en observant le cas particulier d’un échange de nourrisson en clinique. On avait déjà rencontré cette situation avec des films comme L’empreinte de l’ange de Safy Nebbou (2007), ou Le fils de l’autre de Lorraine Levy (2012), et le sujet permet des angles d’attaque très différents. Avec une grammaire très simple, une majorité de plans fixes et traveling circonstanciés, Koreeda adopte un style épuré qui favorise la concentration sur les enjeux. En outre, les morceaux pour piano de Bach très bien choisis (interprétés par Glenn Gould) accentuent le mariage équilibré entre émotion et raison. Le réalisateur affirme d’ailleurs avoir abordé davantage la question de la paternité pour éviter le « tire-larme » de la maternité, très présente cependant. Le film oppose assez schématiquement mais avec justesse plusieurs phénomènes : l’éducation simple/sophistiquée, lien du sang/lien du cœur, présence/absence du père. Progressivement, le spectateur est amené à affiner les critères de la paternité. En définitive, le lien du sang est rejeté comme critère absolu pour retenir un autre critère à la fois bon et insuffisant : le temps passé avec son enfant. Le réalisateur est alors plus dans l’intuition que dans l’analyse et soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponses. En réalité, tout est affaire de casuistique mais il est évident que la situation idéale reste la filiation du sang transcendée par les liens du cœur et le souci du perfectionnement par l’éducation, dernier point sans doute un peu trop méprisé par le cinéaste.