Titeuf débarque
sur grand écran, plongé dans un nouveau drame familial : la séparation de ses parents. Les graphismes sont parfois excellents et le rythme du film parfaitement adapté au public. Bien sûr il faut aimer le trait du dessinateur, mais celui-ci devrait pouvoir intéresser tant les amateurs de BD belge que les adeptes du minimalisme. Les musiques et chansons sont extrêmement étudiées dans le film, puisque Jean-Jacques Goldman, Francis Cabrel, Alain Souchon et Bénabar ont mis la main à la pâte ainsi que le grand Johnny Halliday. Techniquement, heureusement donc que c'est assez réussi.
Comme à son habitude le petit personnage de Philippe Chappuis, alias ZEP, ne brille pas par son acharnement au travail, son ingéniosité, son sens des responsabilités et son respect pour les gens. En fait, Titeuf serait un petit garçon comme les autres : obsédé sexuel.
Parce que vous ne le savez peut-être pas, mais un petit garçon est un obsédé sexuel. Pas à cause d'une société qui passe à tabac la période de latence sexuelle par le déluge des images connotées sexuellement, ou qui pousse les enfants à s'embrasser comme les grands, noooooon !.. Il est comme ça naturellement votre charmant bambin : il paye pour voir les seins de sa copine dans la cour de récréation, a pour unique obsession une fille de sa classe, rote comme un chef, essaie de marier son père avec une autre femme que sa mère, échafaude continuellement des calculs pour parvenir à satisfaire des plaisirs égoïstes, se demande si sa mère a ses règles, ment à tour de bras pour parvenir à ses fins, triche en classe, fait des stripteases, mange comme un goret, parle de « nichons »...
S'il ne le fait pas parce que, dans un élan de
fanatisme arrogant, vous l'avez un peu éduqué, courez vite lui mettre toutes ces idées en tête grâce à ce film hautement pédagogique qui aborde les vraies questions éducatives. Grâce à vous, il pourra ainsi comprendre que sa mère n'est pas simplement sa douce maman mais une femme sexy qui peut tomber amoureuse d'un autre homme, découvrir que les vieilles institutrices portent des sous-vêtements sur leur corps dévasté par les ans, se demander si son père n'aurait pas eu une fiancée avant sa mère, avec laquelle il pourrait après tout vouloir ressortir, apprendre à caresser l'oreille d'une fille, écouter pendant de longues secondes d'émerveillement un gamin faire des bruits d'orgasmes, réaliser que les filles c'est nul parce que ça ne sait pas péter...
Bien sûr vous pourriez, petits réacs que vous êtes, déplorer qu'il n'y ait pas un seul exemple de famille unie et
aimante, que les adultes soient tous présentés comme des êtres égoïstes auxquels, en définitive, il serait fou de faire confiance (« On aurait envie de dire à nos enfants qu’on a compris comment fonctionne la vie mais ça n’est hélas pas le cas et on n’en sait pas beaucoup plus qu’eux au final, si on veut bien être honnête » confie ZEP dans le dossier de presse), que les dépositaires de l'autorité (enseignants, directeurs, etc) soient systématiquement représentés comme des vilains empêcheurs d'être obsédés en rond, mais osez sortir de l'obscurantisme où des siècles de civilisation vous ont enterré ! Billevesées que tout cela : vivez avec votre temps, bande d'arriérés ! Ce que vous avez devant les yeux c'est la
nouvelle jeunesse épanouie de France, libérée des activités de plein air, de la confiance filiale et de l'indifférence aux choses du sexe ! Une belle jeunesse qui démontre quotidiennement sa joie et sa bonne santé mentale et physique.
Vous n'arrêterez pas le progrès : l'éducation est une notion périmée, puisque l'enfant est roi... des prouts !
Raphaël Jodeau
Titeuf débarque
sur grand écran, plongé dans un nouveau drame familial : la séparation de ses parents. Les graphismes sont parfois excellents et le rythme du film parfaitement adapté au public. Bien sûr il faut aimer le trait du dessinateur, mais celui-ci devrait pouvoir intéresser tant les amateurs de BD belge que les adeptes du minimalisme. Les musiques et chansons sont extrêmement étudiées dans le film, puisque Jean-Jacques Goldman, Francis Cabrel, Alain Souchon et Bénabar ont mis la main à la pâte ainsi que le grand Johnny Halliday. Techniquement, heureusement donc que c'est assez réussi.
Comme à son habitude le petit personnage de Philippe Chappuis, alias ZEP, ne brille pas par son acharnement au travail, son ingéniosité, son sens des responsabilités et son respect pour les gens. En fait, Titeuf serait un petit garçon comme les autres : obsédé sexuel.
Parce que vous ne le savez peut-être pas, mais un petit garçon est un obsédé sexuel. Pas à cause d'une société qui passe à tabac la période de latence sexuelle par le déluge des images connotées sexuellement, ou qui pousse les enfants à s'embrasser comme les grands, noooooon !.. Il est comme ça naturellement votre charmant bambin : il paye pour voir les seins de sa copine dans la cour de récréation, a pour unique obsession une fille de sa classe, rote comme un chef, essaie de marier son père avec une autre femme que sa mère, échafaude continuellement des calculs pour parvenir à satisfaire des plaisirs égoïstes, se demande si sa mère a ses règles, ment à tour de bras pour parvenir à ses fins, triche en classe, fait des stripteases, mange comme un goret, parle de « nichons »...
S'il ne le fait pas parce que, dans un élan de
fanatisme arrogant, vous l'avez un peu éduqué, courez vite lui mettre toutes ces idées en tête grâce à ce film hautement pédagogique qui aborde les vraies questions éducatives. Grâce à vous, il pourra ainsi comprendre que sa mère n'est pas simplement sa douce maman mais une femme sexy qui peut tomber amoureuse d'un autre homme, découvrir que les vieilles institutrices portent des sous-vêtements sur leur corps dévasté par les ans, se demander si son père n'aurait pas eu une fiancée avant sa mère, avec laquelle il pourrait après tout vouloir ressortir, apprendre à caresser l'oreille d'une fille, écouter pendant de longues secondes d'émerveillement un gamin faire des bruits d'orgasmes, réaliser que les filles c'est nul parce que ça ne sait pas péter...
Bien sûr vous pourriez, petits réacs que vous êtes, déplorer qu'il n'y ait pas un seul exemple de famille unie et
aimante, que les adultes soient tous présentés comme des êtres égoïstes auxquels, en définitive, il serait fou de faire confiance (« On aurait envie de dire à nos enfants qu’on a compris comment fonctionne la vie mais ça n’est hélas pas le cas et on n’en sait pas beaucoup plus qu’eux au final, si on veut bien être honnête » confie ZEP dans le dossier de presse), que les dépositaires de l'autorité (enseignants, directeurs, etc) soient systématiquement représentés comme des vilains empêcheurs d'être obsédés en rond, mais osez sortir de l'obscurantisme où des siècles de civilisation vous ont enterré ! Billevesées que tout cela : vivez avec votre temps, bande d'arriérés ! Ce que vous avez devant les yeux c'est la
nouvelle jeunesse épanouie de France, libérée des activités de plein air, de la confiance filiale et de l'indifférence aux choses du sexe ! Une belle jeunesse qui démontre quotidiennement sa joie et sa bonne santé mentale et physique.
Vous n'arrêterez pas le progrès : l'éducation est une notion périmée, puisque l'enfant est roi... des prouts !
Raphaël Jodeau