Un été à Osage County

Film : Un été à Osage County (2014)

Réalisateur : John Wells

Acteurs : Meryl Streep (Violet Weston), Julia Roberts (Barbara), Ewan McGregor (Bill Fordham), Chris Cooper (Charles Aiken)

Durée : 02:01:00


Tiré de la pièce de Tracy Letts, par ailleurs comédien passé scénariste pour l'occasion, Un

été à Osage County est un film bien fait qui montre les déchirements internes d'une famille américaine.

Bien fait, c'est peu dire. Le jeu des acteurs est époustouflant, avec une mention spéciale pour Meryl Streep, qui sait inspirer dégoût autant que pitié dans son rôle de vieille femme acariâtre.

Le scénario étant brodé par l'auteur de la pièce, la finesse des caractères, la richesse des situations (la scène du déjeuner de famille ne fait pas moins de 19 pages) et la justesse des comportements est remarquable.

On peut cependant reposer la question des films qui ne proposent aucune solution aux contextes désespérés et désespérants... Car cette famille n'est pas belle à voir. Inceste, violence, suicide, humiliations, racisme et autres méchancetés... Le scénario ne nous épargne rien.

Faut-il que le réalisme artistique soit la finalité d'une oeuvre ? Quel intérêt y a -t-il à voir des gens se faire du mal de mille façons ou parler de façon grossière ?

Plongé dans un monde qui le tabasse, le spectateur a le droit d'exiger d'un film qu'il lui permette de devenir meilleur, qui amorce au moins une réflexion et s'attache à ne pas montrer exclusivement la lie des comédies humaines sous prétexte de lucidité.

Bien sûr, le spectateur rompu à la psychologie (la vraie) et doué d'un sens critique pourra toujours en déduire quelque chose, mais quoiqu'il en soit, il ne sortira de ce film qu'avec le sentiment d'avoir vu quelque chose qu'il connaît déjà (même si les aigreurs sentimentales sont ici poussées plus loin que la normale, espérons-le en tous cas).

On sait que Georges Clooney, co-producteur du film, démontre parfois un goût bizarre pour les tâches de l'âme (cf. The Descendants ou Les marches du pouvoir), mais en l'occurrence il s'est sali les mains...