Un Château en Italie

Film : Un Château en Italie (2013)

Réalisateur : Valeria Bruni Tedeschi

Acteurs : Valeria Bruni Tedeschi (Louise), Louis Garrel (Nathan), Filippo Timi (Ludovic), Marisa Borini (La mère)

Durée : 01:44:00


Un drame, une tragédie, une comédie peut-elle se passer d’un jugement, d’un message ? Un château en Italie est le symptôme d’une maladie grave qui sévit dans le cinéma français : la “neutralite” !

Bien que rejetant l’idée du film autobiographique, Valérie Bruni Tedeschi utilise des événements de sa vie, comme la mort du sida de son frère, pour alimenter son scénario. Il faut reconnaître ainsi que l’histoire est riche en thématiques comme la chute d’une famille bourgeoise, le désir d’un enfant, l’amour intergénérationnel, le sida, l’amitié… De même, on apprécie le jeu et le charme des acteurs bien que certaines scènes manquent l’intensité recherchée ou sonnent fausses (Scène de l’écharpe bleue, par exemple, qui manque d’énergie). Enfin, certains plans éclairés avec la délicatesse de la lumière naturelle apporte à la photographie douceur et poésie d’autant que la musique, entre classique et chanson italienne, en renforce l’efficacité.

Cependant, ballotté entre l’émotion, le rire et le “scandale” (dixit la cinéaste), le spectateur peine à trouver un liant et un sens à toutes ces saynètes tristo-gaies de la vie. Frappée de “neutralite” les scénaristes se sont bien gardés de proposer un jugement, ou, si le mot est trop effrayant, un regard sur les choses. Le spectateur est donc face à lui-même pour un enrichissement minimum.

Valérie Bruni Tedeschi a néanmoins souhaité aborder le thème de la “survie”. L’envie quasi hystérique de son personnage d’avoir un enfant serait un moyen de survivre et de trouver la vie plus gaie. Très gaie en effet… Agacer de devoir répéter ça dans nos modestes critiques, adressons un message officiel aux cinéastes : engagez-vous ! Vos spectateurs s’emm…. !