Volontaire aborde un sujet à la mode, l'égalitarisme hommes-femmes, mais dans un domaine moins en vogue, celui des Armées. Ce sujet s'impose aujourd'hui de lui-même sans discussion : les femmes doivent obtenir la même place que les hommes dans toute la société : c'est un fait scientifique, une nouvelle loi, un dogme. Sauf que... lorsqu'il s'agit de grimper sur un mur à toute vitesse avec des ranjos et un sac de trente kilos sur le dos, la loi irréfragable s'amollit en relativités de telle sorte que tout le monde arrive dans le même temps sans avoir fait tout à fait le même exercice... Le film vient titiller cette zone réputée de plein droit pour la masculinité, et suit de près l'engagement d'une jeune aspirante, Laure, pour venir porter son florilège de notes discordantes au sein d'un milieu encore largement dominé par les mâles. Cette blondinette assez frêle n'a pas non plus l'allure d'une pourfendeuse de paternalistes réfractaires. Elle passe pour une fille appliquée, résolue, et déterminée à réussir, obtenant de bonnes notes : pas de quoi affoler le leadership des gentlemen killers. Sans aucun doute, ce long métrage de la débutante Hélène Fillières ne tombe pas dans l'écueil du militantisme féministe. Il se fraye même un chemin assez réaliste dans sa façon de filmer la vie quotidienne d'une base maritime qui a commencé à intégrer la mixité.
Malheureusement, et c'est là le problème majeur, le film s'endort littéralement sur des palpitations émotionnelles. Il ne se rend pas compte qu'il introduit partout du sentiment là où le principe de réalité et de sécurité attend la décision ferme et la réactivité, et cela sans véritable retour critique. Très vite les performances sportives de Laure se transforment en plan inavoué de petite minette pour venir minauder sous les fenêtres d'un imperturbable commandant bien campé par Lambert Wilson (à la juste réputation de "moine", lui qui a déjà bien interprété ce rôle dans Des hommes et des dieux). Il ressort de cela une situation un peu bizarre dans cette base maritime : est-ce que c'est normal que la brillante aspirante passe 99% de son temps à tisser sa carrière autour d'un plan drague ambitieux en se demandant quel sera le moment propice pour jeter son futur ex ? Est-ce que personne, vraiment, n'est intéressé par les questions de sécurité, de défense du territoire sur cette base ? Le commandant n'a-t-il vraiment rien d'autre à faire que de lorgner les épingles à cheveux et les élastiques de la petite aspirante partie faire son jogging ? Je sais pas : signer des parapheurs, tenir des réunions, commander une base quoi ! Mais non, son bureau est étrangement vide la plupart du temps et lui étonnamment seul... Ce serait une romance à la Top Gun on comprendrait, et encore y a des vraies menaces dans Top Gun, et le goût du risque ! Là on a une photographie de la Marine censée illustrer notre époque, mais sans réelle profondeur critique ni angle de vue risqué. Laure ne sait plus trop à qui donner de son corps, et cela préoccupe tellement notre réalisatrice... qu'on en a presque plus rien à faire du corps de la Marine.
Volontaire aborde un sujet à la mode, l'égalitarisme hommes-femmes, mais dans un domaine moins en vogue, celui des Armées. Ce sujet s'impose aujourd'hui de lui-même sans discussion : les femmes doivent obtenir la même place que les hommes dans toute la société : c'est un fait scientifique, une nouvelle loi, un dogme. Sauf que... lorsqu'il s'agit de grimper sur un mur à toute vitesse avec des ranjos et un sac de trente kilos sur le dos, la loi irréfragable s'amollit en relativités de telle sorte que tout le monde arrive dans le même temps sans avoir fait tout à fait le même exercice... Le film vient titiller cette zone réputée de plein droit pour la masculinité, et suit de près l'engagement d'une jeune aspirante, Laure, pour venir porter son florilège de notes discordantes au sein d'un milieu encore largement dominé par les mâles. Cette blondinette assez frêle n'a pas non plus l'allure d'une pourfendeuse de paternalistes réfractaires. Elle passe pour une fille appliquée, résolue, et déterminée à réussir, obtenant de bonnes notes : pas de quoi affoler le leadership des gentlemen killers. Sans aucun doute, ce long métrage de la débutante Hélène Fillières ne tombe pas dans l'écueil du militantisme féministe. Il se fraye même un chemin assez réaliste dans sa façon de filmer la vie quotidienne d'une base maritime qui a commencé à intégrer la mixité.
Malheureusement, et c'est là le problème majeur, le film s'endort littéralement sur des palpitations émotionnelles. Il ne se rend pas compte qu'il introduit partout du sentiment là où le principe de réalité et de sécurité attend la décision ferme et la réactivité, et cela sans véritable retour critique. Très vite les performances sportives de Laure se transforment en plan inavoué de petite minette pour venir minauder sous les fenêtres d'un imperturbable commandant bien campé par Lambert Wilson (à la juste réputation de "moine", lui qui a déjà bien interprété ce rôle dans Des hommes et des dieux). Il ressort de cela une situation un peu bizarre dans cette base maritime : est-ce que c'est normal que la brillante aspirante passe 99% de son temps à tisser sa carrière autour d'un plan drague ambitieux en se demandant quel sera le moment propice pour jeter son futur ex ? Est-ce que personne, vraiment, n'est intéressé par les questions de sécurité, de défense du territoire sur cette base ? Le commandant n'a-t-il vraiment rien d'autre à faire que de lorgner les épingles à cheveux et les élastiques de la petite aspirante partie faire son jogging ? Je sais pas : signer des parapheurs, tenir des réunions, commander une base quoi ! Mais non, son bureau est étrangement vide la plupart du temps et lui étonnamment seul... Ce serait une romance à la Top Gun on comprendrait, et encore y a des vraies menaces dans Top Gun, et le goût du risque ! Là on a une photographie de la Marine censée illustrer notre époque, mais sans réelle profondeur critique ni angle de vue risqué. Laure ne sait plus trop à qui donner de son corps, et cela préoccupe tellement notre réalisatrice... qu'on en a presque plus rien à faire du corps de la Marine.