Un Homme pour l'éternité

Film : Un Homme pour l'éternité (1966)

Réalisateur : Fred Zinnemann

Acteurs :

Durée : 02:00:00


Sorti en 1966, récompensés par pas moins de 6 oscars, dont celui du meilleur film, du meilleur acteur, de la meilleure photographie… « Un homme pour l’éternité » est un film remarquable, à découvrir et redécouvrir absolument, digne d’intérêt non seulement par son historicité mais également par les sujets traités, dont celui de la soumission à l’autorité, de la limite du pouvoir et par le problème qu’il expose, à savoir celui du refus silencieux d’une loi contraire à l'éthique d’un homme.

A travers cette force d'âme qui refuse de trahir sa conscience, ce n'est pas simplement l'Antigone d'Anouilh, qu'on retrouve, c'est le combat de tous les justes persécutés pour la justice et c'est, pour faire une analogie à peine voilée dans le film, l'honneur d'un crucifié innocent qu'on dévisage dans les tourments de Thomas More.

Rien ne lui est épargné. Aucune de ces tentations qui assaillent le martyr captif. La gloire, les honneurs, les supplications de sa famille même, la facilité d'un renoncement sans grandes conséquences... Bref une solitude terrible engendrée par l'intransigeance d'un cœur pur, qu'on ferait aujourd'hui passer pour de l'intolérance, cette inflexible crainte de Dieu qui donne le courage de résister aux pressions des hommes.

Le réalisateur accorde une grande importance aux mots, aux dialogues d’une grande beauté, conçus par le scénariste Robert Bolt, et Paul Scofield tient admirablement le rôle de Thomas Moore en faisant évoluer avec une grande maîtrise son personnage, celui d’un homme de loi, notoire, d’une grande probité, mais aussi hautement spirituel, attaché profondément à ces convictions morales et religieuses. Il subira la sentence.

On peut remarquer également les prestations brillantes de Robert Shaw dans le rôle d’Henri VIII, et Orson Wells dans le rôle du cardinal Wolzey.

Le point de vue esthétique du film est résolument classique : les plans sont sobres mais très soignés. La lumière sur les visages est très travaillée, les soulignant avec netteté mais sans éclat, apportant ainsi du réalisme à l’histoire. Les costumes sont flamboyants et magnifiques.

La caméra accompagne toujours très discrètement les personnages par de très légers mouvements mais toujours à propos, et le procès final est vibrant d’émotion.