La fin d'Underworld laissait nos deux héros s'enfuir seuls après la mort du redoutable roi Victor, tandis qu'accidentellement se réveillait Markus, un autre roi des vampires encore plus redoutable. Le second opus de la saga reprend quasi-exactement au même instant. Après un prologue nous montrant la guerre que se livraient vampires et lycans au Moyen-Âge déjà, on assiste à la fuite de Sélène et Michael,
poursuivis par des hordes d'ennemis.
Une remarque semble nécessaire : le film est très difficile à suivre si l'on n'a pas vu récemment Underworld. Si les cadavres les plus éminents du premier film ont droit à la vedette lors des nombreux flash-back, de nouveaux personnages font leur apparition, chacun étant une pièce du puzzle que nos héros veulent reconstruire. Si le premier Underworld pouvait séduire avec son univers gothique à souhait, au visuel soigné et un scénario qui se tenait, il lui manquait de véritables moyens pour en faire une réussite totale. Bénéficiant d'un budget deux fois supérieur, Underworld 2 partait avec toutes les chances d'être un blockbuster... Et pourtant ! Jouant la carte de la surenchère à tous les niveaux, le film a pour base un scénario touffu, confus, dans lequel se mêlent de nombreux personnages secondaires, des alliances secrètes (un air de déjà-vu au regard du premier volet), des énigmes inédites... L'idée du complot millénaire fait
manifestement recette, celui-ci étant encore plus développé et menaçant que ce qu'on en savait déjà. Le film est très sérieux : humour inexistant, personnages guindés dans leur rôle... Il en devient involontairement drôle.
Second point (fort ?) du film : l'action. Mieux maîtrisée il est vrai, se rapprochant de la qualité visuelle de Matrix. Omniprésente, ne laissant aucun temps mort, elle est aussi beaucoup plus violente, sanglante, somme toute très gore. Les effets spéciaux sont légion, certaines scènes sont à la vérité impressionnantes : la bataille finale voit s'entremêler corps-à-corps chorégraphiés, crash d'hélicoptère, et boucherie sanglante aux frais du méchant (peu convainquant car peu résistant). On se croirait parfois dans un jeu-vidéo : univers sombre, dialogues à deux sous, non-sens flagrants (mort et résurrection surprise à répétition) et acteurs incapables de traduire un sentiment particulier. Seule se détache du lot l'actrice principale, un peu parce qu'
elle est l'héroïne, beaucoup par ce que mise en valeur par son costume très esthétique et la caméra du réalisateur. A ce titre le film semble avoir été produit pour Kate Beckinsale (qui mérite de plus grands rôles).
Malgré tous ces défauts, Len Wiseman nous offre un mariage assez réussi entre science-fiction et horreur, d'un point de vue visuel. Les décors sont travaillés, très différents de ceux d'Underworld car axés sur la destruction et le chaos. Le bestiaire est toujours aussi impressionnant, les lycans (loups-garous) se transforment de façon saisissante et le filtre bleuté en permanence ajoute une touche irréelle bienvenue.
Le film ne cherche pas la profondeur, que ce soit dans les personnages, leur sentiments (l'idylle entre les deux héros) et leur caractère. Au contraire il baigne dans un manichéisme facile et convenu... Le personnage d'Alexander Corvinus est toutefois plus fouillé, plus shakespearien. Aucun message bien
intéressant n'est véhiculé par le film, qui privilégie le genre divertissement sans grand besoin de réflexion. Il convient toutefois de signaler certaines scènes érotiques assez crues. Dans l'ensemble Underworld 2 est un film creux, sans grand intérêt, une de ces remarquables machines à vide que le cinéma peut produire avec des moyens plus qu'impressionnants.
Stéphane JOURDAIN
poursuivis par des hordes d'ennemis.
Une remarque semble nécessaire : le film est très difficile à suivre si l'on n'a pas vu récemment Underworld. Si les cadavres les plus éminents du premier film ont droit à la vedette lors des nombreux flash-back, de nouveaux personnages font leur apparition, chacun étant une pièce du puzzle que nos héros veulent reconstruire. Si le premier Underworld pouvait séduire avec son univers gothique à souhait, au visuel soigné et un scénario qui se tenait, il lui manquait de véritables moyens pour en faire une réussite totale. Bénéficiant d'un budget deux fois supérieur, Underworld 2 partait avec toutes les chances d'être un blockbuster... Et pourtant ! Jouant la carte de la surenchère à tous les niveaux, le film a pour base un scénario touffu, confus, dans lequel se mêlent de nombreux personnages secondaires, des alliances secrètes (un air de déjà-vu au regard du premier volet), des énigmes inédites... L'idée du complot millénaire fait
manifestement recette, celui-ci étant encore plus développé et menaçant que ce qu'on en savait déjà. Le film est très sérieux : humour inexistant, personnages guindés dans leur rôle... Il en devient involontairement drôle.
Second point (fort ?) du film : l'action. Mieux maîtrisée il est vrai, se rapprochant de la qualité visuelle de Matrix. Omniprésente, ne laissant aucun temps mort, elle est aussi beaucoup plus violente, sanglante, somme toute très gore. Les effets spéciaux sont légion, certaines scènes sont à la vérité impressionnantes : la bataille finale voit s'entremêler corps-à-corps chorégraphiés, crash d'hélicoptère, et boucherie sanglante aux frais du méchant (peu convainquant car peu résistant). On se croirait parfois dans un jeu-vidéo : univers sombre, dialogues à deux sous, non-sens flagrants (mort et résurrection surprise à répétition) et acteurs incapables de traduire un sentiment particulier. Seule se détache du lot l'actrice principale, un peu parce qu'
elle est l'héroïne, beaucoup par ce que mise en valeur par son costume très esthétique et la caméra du réalisateur. A ce titre le film semble avoir été produit pour Kate Beckinsale (qui mérite de plus grands rôles).
Malgré tous ces défauts, Len Wiseman nous offre un mariage assez réussi entre science-fiction et horreur, d'un point de vue visuel. Les décors sont travaillés, très différents de ceux d'Underworld car axés sur la destruction et le chaos. Le bestiaire est toujours aussi impressionnant, les lycans (loups-garous) se transforment de façon saisissante et le filtre bleuté en permanence ajoute une touche irréelle bienvenue.
Le film ne cherche pas la profondeur, que ce soit dans les personnages, leur sentiments (l'idylle entre les deux héros) et leur caractère. Au contraire il baigne dans un manichéisme facile et convenu... Le personnage d'Alexander Corvinus est toutefois plus fouillé, plus shakespearien. Aucun message bien
intéressant n'est véhiculé par le film, qui privilégie le genre divertissement sans grand besoin de réflexion. Il convient toutefois de signaler certaines scènes érotiques assez crues. Dans l'ensemble Underworld 2 est un film creux, sans grand intérêt, une de ces remarquables machines à vide que le cinéma peut produire avec des moyens plus qu'impressionnants.