Le très expérimenté Patrice Leconte s’attaque, loin de ses Bronzés, à du Stefan Zweig. La « sagesse » sénile, sans doute.
Une Promesse est l’adaptation de la nouvelle dudit auteur, Voyage dans le Passé, l’histoire d’un amour qui subit la force contraire du destin.
Dès lors, il ne s’agit pas de faire un éloge de l’adultère, même en modifiant des éléments du récit original : Leconte n’est - comme la femme de l’histoire d’ailleurs - pas vraiment fidèle, à la nouvelle s’entend. L’intérêt n’est donc pas de montrer combien l’amour illégitime peut être beau, puisque parti d’une passion volatile puis muté en force qui traverse les années. En fait, il n’y en a pas. Pourquoi ?
Dans la nouvelle, Stefan Zweig faisait de la destinée, fatale, un véritable personnage, capable de détruire ce que les hommes construisaient avec la plus grande ardeur. Mais Patrice Leconte détourne cette conclusion mélancolique. Le destin n’ayant plus son importance singulière, que montre alors Une Promesse ?
De l’élégance, toujours. Les dialogues sont fins, littéraires. La musique aussi, les décors, les ambiances, le jeu distingué des acteurs (même si l’excellente Rebecca Hall a du mal à lâcher sa gestuelle contemporaine, qui n’est pas celle d’une dame du début du XXe siècle), la réalisation, classique sans traîner … Patrice Leconte prouve encore une fois, en faisant jouer des acteurs anglophones pour la première fois aussi, son impressionnante polyvalence. Les codes du film soigné et romantique sont là. Mais il en manque l’âme.
La passion, c’était la fougue de la nouvelle de Zweig. Cette puissance des sentiments, le manque qui peut en résulter, la dépendance à l’autre de plus en plus abyssale … Il y avait de quoi faire de grandes scènes, avec une petite histoire, car vous en conviendrez, et c’est sans doute pour ça que Zweig n’en a pas fait tout un roman, des histoires de secrétaires particuliers qui flirtent avec la femme du patron, ça n’est pas la découverte de l’Amérique, niveau originalité.
Pourtant, les histoires d’amour au cinéma, si elles ont déjà fait des horreurs ou des enfantillages (franchement, Titanic … soupir), ont aussi grandement brillé, par leur poésie dans Bright Star (Jane Campion, 2009), par leur intelligence dans Two Lovers (James Gray, 2008), ou encore leur splendeur dans Anna et le Roi (Andy Tennant, 1999) … Pour aller chercher un contexte plus proche, même l’imparfait Bel-Ami (Declan Donnellan et Nick Ormerod, 2012) donnait une tension sentimentale puissante.
Ici, rien de tout cela malheureusement. Cette force folle de l’amour, on ne la croise jamais, surtout chez Richard Madden, le jeune homme, qui se tire avec les honneurs pour un premier grand rôle après avoir fait connaître sa tête dans la série à succès Game of Thrones. Mais bien trop sage pour un amant dévoré par la passion.
Il faut dire que Patrice Leconte a manifestement cru qu’il y en avait assez. Alors qu’au bout du film, on constate que jamais l’émotion n’est montée, que l’intensité est également portée disparue.
Une Promesse s’avère donc plat, sans relief, beaucoup trop simple et calculé pour valoir l’original.
Sans penser à la nouvelle de Zweig, il demeure une histoire élégante, bien narrée, mais bien frileuse. La passion contée avec raison, peut-être …
Le très expérimenté Patrice Leconte s’attaque, loin de ses Bronzés, à du Stefan Zweig. La « sagesse » sénile, sans doute.
Une Promesse est l’adaptation de la nouvelle dudit auteur, Voyage dans le Passé, l’histoire d’un amour qui subit la force contraire du destin.
Dès lors, il ne s’agit pas de faire un éloge de l’adultère, même en modifiant des éléments du récit original : Leconte n’est - comme la femme de l’histoire d’ailleurs - pas vraiment fidèle, à la nouvelle s’entend. L’intérêt n’est donc pas de montrer combien l’amour illégitime peut être beau, puisque parti d’une passion volatile puis muté en force qui traverse les années. En fait, il n’y en a pas. Pourquoi ?
Dans la nouvelle, Stefan Zweig faisait de la destinée, fatale, un véritable personnage, capable de détruire ce que les hommes construisaient avec la plus grande ardeur. Mais Patrice Leconte détourne cette conclusion mélancolique. Le destin n’ayant plus son importance singulière, que montre alors Une Promesse ?
De l’élégance, toujours. Les dialogues sont fins, littéraires. La musique aussi, les décors, les ambiances, le jeu distingué des acteurs (même si l’excellente Rebecca Hall a du mal à lâcher sa gestuelle contemporaine, qui n’est pas celle d’une dame du début du XXe siècle), la réalisation, classique sans traîner … Patrice Leconte prouve encore une fois, en faisant jouer des acteurs anglophones pour la première fois aussi, son impressionnante polyvalence. Les codes du film soigné et romantique sont là. Mais il en manque l’âme.
La passion, c’était la fougue de la nouvelle de Zweig. Cette puissance des sentiments, le manque qui peut en résulter, la dépendance à l’autre de plus en plus abyssale … Il y avait de quoi faire de grandes scènes, avec une petite histoire, car vous en conviendrez, et c’est sans doute pour ça que Zweig n’en a pas fait tout un roman, des histoires de secrétaires particuliers qui flirtent avec la femme du patron, ça n’est pas la découverte de l’Amérique, niveau originalité.
Pourtant, les histoires d’amour au cinéma, si elles ont déjà fait des horreurs ou des enfantillages (franchement, Titanic … soupir), ont aussi grandement brillé, par leur poésie dans Bright Star (Jane Campion, 2009), par leur intelligence dans Two Lovers (James Gray, 2008), ou encore leur splendeur dans Anna et le Roi (Andy Tennant, 1999) … Pour aller chercher un contexte plus proche, même l’imparfait Bel-Ami (Declan Donnellan et Nick Ormerod, 2012) donnait une tension sentimentale puissante.
Ici, rien de tout cela malheureusement. Cette force folle de l’amour, on ne la croise jamais, surtout chez Richard Madden, le jeune homme, qui se tire avec les honneurs pour un premier grand rôle après avoir fait connaître sa tête dans la série à succès Game of Thrones. Mais bien trop sage pour un amant dévoré par la passion.
Il faut dire que Patrice Leconte a manifestement cru qu’il y en avait assez. Alors qu’au bout du film, on constate que jamais l’émotion n’est montée, que l’intensité est également portée disparue.
Une Promesse s’avère donc plat, sans relief, beaucoup trop simple et calculé pour valoir l’original.
Sans penser à la nouvelle de Zweig, il demeure une histoire élégante, bien narrée, mais bien frileuse. La passion contée avec raison, peut-être …