Une vie meilleure

Film : Une vie meilleure (2010)

Réalisateur : Cédric Kahn

Acteurs : Guillaume Canet (Yann), Leïla Bekhti (Nadia), Slimane Khettabi (Slimane), Abraham Belaga (Marchand de sommeil)

Durée : 01:50:00


Un drame sociale touchant et bien joué sur le surendettement qui souhaite dénoncer le système capitaliste, certes un peu grossièrement et sans nuance mais avec sincérité.

Cedric Kahn signe ici un drame social percutant et résolument réaliste. Le scénario pourrait s’apparenter à un documentaire sur le surendettement. Le choix des décors et le jeu spontané mais précis des acteurs plonge au coeur d’
une pauvreté vraisemblable. Peu de musique, des travelings sobres, une photographie naturelle sont autant d’artifices mis au service de la réalité. Les rapports entre les personnages, surtout entre l’enfant et Yann sont criants de vérité. Néanmoins, l’intrigue tombe légèrement dans le zolisme, assez juste pour émouvoir mais un brin exagéré. Sur le fond, les cinéastes ont cherché à dénoncer les dérives du capitalisme. Mais le discours est équilibré. Yann, qui s’accroche avec opiniâtreté à son rêve, est en grande partie responsable de sa situation du fait de ses imprudences. C’est l’exploitation de cette faiblesse que Kahn pointe justement du doigt. Si le message est clair, le film manque de justesse car le système décrié n’est en réalité pas à l’origine des maux de Yann.
Il se lance dans un projet énorme, cache l’origine de ses apports à sa banque qui aurait refusé le prêt, puis se laisse piéger par des escrocs. Où est le vice du “système” ? Par ailleurs, le réalisateur qui ne se “pose pas la question du bien et du mal” (in dossier de presse) place son héros sur la corde raide de l’éthique. Si la plupart des actes de Yann se justifient par un état de nécessité (survivre), certains sont beaucoup plus ambigus (revendre de la nourriture volée). À part ces dérapages sans grandes conséquences, Yann fait surtout preuve d’une grande générosité à l’égard de Slimane avec lequel il tisse des liens paternels touchants.