D'accord. Je le reconnais : six mois après la sortie de La chute de la Maison Blanche, ça ne fait pas très original. Le bâtiment se retrouve encore une fois au centre d'un complot terroriste visant à faire odieusement chanter l'aigle américain. Je n'en dis pas plus pour ne pas déflorer l'intrigue, mais on peut déjà souligner la très très académique construction du film. Au départ tout se passe bien dans la vie civile américaine, les hamburgers ont toujours le même goût et, comme d'habitude, le Président américain œuvre pour la paix dans le monde (si si ! Puisqu'on vous le dit !). Roland Emmerich n'a plus qu'à braquer la caméra sur un destin particulier, celui d'un agent de sécurité de la Maison Blanche, brillant mais tête brûlée (appelons ça le « syndrome Top Gun »), divorcé qui a toutes les peines du monde à se faire apprécier par sa fille. Le décor est planté. Aucune surprise, aucune originalité, mais une mécanique parfaitement huilée, efficace.

Puis c'est le drame (à lire avec la voix d'un journaliste de France 2), et tout est une nouvelle fois parfaitement conventionnel. La trahison, la violence, et un torrent d'effets spéciaux parfaitement adaptés.

Un an après la sortie d'Anonymous, qui avait surpris par son originalité, Roland Emmerich réemprunte donc les sentiers battus, mais avec une virtuosité au service du classicisme hollywoodien. Si tout est familier dans ce film, il faut reconnaître que le résultat est efficace.

Le héros fait preuve de ténacité, le patriotisme est omniprésent, le courage de la jeune fille pourrait même nous tirer une larme bref : de bonnes valeurs dans un divertissement qui, de plus, ne tombent jamais dans les facilités violentes ou érotiques.

Après tout, les éclairs au chocolat ne sont-ils pas toujours délicieux quoique leur recette ne varie guère ?