XXX 2

Film : XXX 2 (2004)

Réalisateur : Lee Tamahori

Acteurs : Ice Cube (Darius Stone), Michael Roof (Toby Lee Shavers), Scott Speedman (Agent Kyle Steel), Samuel L. Jackson (Agent Augustus Gibbons) .

Durée : 01:41:00


Le concept du premier XXX, sortie en 2002, avait beaucoup plu au public et avait rapporté plus de 275 millions de dollars dans le monde et a battu des records de vente et de locations. Il fallait donc faire attention à ne pas le décevoir avec un autre volet sans surprises. Le scénario a pu être jugé par la critique comme classique et
trop prévisible mais il n’en est pas pour autant inintéressant. Comme le premier l’avait déjà montré, il s’agit d’une nouvelle génération de film d’espionnage ou l’action à une place primordiale. La production a voulu redécouvrir le genre en lui donnant un vitalité plus contemporaine : « Nous avions aimé l’univers et le concept du premier XXX. Avec cette aventure, le film d’espionnage avait trouvé un nouveau souffle, un rythme d’aujourd’hui.  Quand nous nous sommes lancés dans ce second chapitre, nous avons décidé de conserver ces éléments, tout en couvrant un nouveau champ d’action… » (Producteur Neal H. Moritz, dossier de presse consultable sur le site officiel du film). Même si le parallèle avec l’illustre série des James Bond est évidente (Tamahori est aussi le réalisateur du James Bond Meurs un autres jour), XXX 2 se démarque effectivement par son originalité d’une part par rapport au film d’espionnage en général et d’autre part par rapport au premier chapitre : Le choix des acteurs et la
réalisation dynamique de l’œuvre en témoignent. Le nouvel agent XXX devait donc comporter un certain nombre de qualités par rapport à ces orientations et le choix pertinent de Ice Cube n’est pas un hasard. A propos de ce dernier le producteur Moritz nous confie que « peu d’acteurs ont à la fois le feeling de la rue requis par le rôle et la capacité de faire des cascades… ». Effectivement, star du hip hop qui n’en est pas à son premier film (entre autres, Les Rois de Désert, de David O. Russel, aux côtés de Georges Clooney), Ice Cube est dans son élément et pour lui « chaque moment a été un pur plaisir ». Il a également apprécié (le large public aussi) la présence de Samuel Leroy Jackson qu’on retrouvera bientôt dans le troisième épisode de Star Wars. Outre ce casting explosif, les cascades et les chorégraphies représentent un travail que seuls des maîtres en la matière pouvaient coordonner pour donner ce résultat aussi efficace que satisfaisant. On peut nommer R. A. Rondell qui supervisa les cascades de Van
Helsing de Stephen Sommers, Matrix revolution et Matrix Reloaded des frères Wachowski, ou encore The Patriot de Rolland Emmerich. Mais aujourd’hui, difficile de séduire un public habitué à ce genre de film sans de solides effets spéciaux. Pour cela, la production a fait appel à John Frazier cité à l’oscar pour les effets spéciaux de plusieurs films tels Armageddon de Michael Bay, ou SPIDER-MAN 1 et 2 de Sam Raimi... Il s’est également distingué dans Pearl Harbor de Michel Bay. Ne le dîtes à personne mais le train présidentiel dans XXX 2 est une pure création virtuel d’images en 3D ! Résultat assez surprenant. On peut également saluer l’imagination et les ressources développées pour le montage et la décoration du film. Le chef décorateur, Gavin Bocquet par ailleurs appelé pour la saga de Star Wars, a fait un travail de reconstitution de l’intérieur du Capitole impressionnant n’ayant pu tourner sur le vrai site.  En bref, XXX 2 en met plein les yeux, tous les ingrédients sont là et on peut dire que sur le
ring des films d’action  XXX 2 est un « poids lourd » !

   
On dirait qu’Hollywood cherche à se faire des amis chez les rebelles. XXX 2 donne la parole aux hors la loi du pays et ce n’est pas toujours glorieux. Il faut peut-être rappeler que le trafic de voiture n’est pas une activité recommandable même si les bolides sont magnifiques et que ça rapporte beaucoup d’argent.  Dommage également qu’on ait parfois l’impression de se retrouver dans un clip de rap ou l’image de la femme est rarement chaste. D’ailleurs la femme n’a pas vraiment sa place dans ce film quelque peu « machiste » sauf pour ce qui est de l’exhibition de « bimbos » à la démarche et à la tenue sensuelle.  Sinon, en dehors du fait que le président des Etats-Unis est très important et qu’il faut le défendre en tant que citoyen et représentant du pays, le message est assez creux. 

Jean
LOSFELD