Zootopie. Un monde animal mais humanoïde dans lequel les prédateurs et les proies vivent en harmonie au sein d'une mégapole constituée des biotopes appropriés. Tout un symbole…
New-York a Chinatown et Brooklyn, Zootopie a un désert, une zone tempérée etc.
Dans un tel monde, comment vous imaginez-vous ? Comme un prédateur ? Mouais… Et si vous étiez une petite lapine inoffensive qui décide de devenir… policière ?..
Dans ce monde formaté comme le nôtre, avec ses grands principes culpabilisants et imposés comme un dogme insurmontable, du genre égalitarisme à outrance, il faut croire qu'il reste du travail.
Car pour Judy la petite lapine, évoquer son ambition récolte moqueries, découragements et grands discours réprobateurs. Tout cela est très vilain, bien entendu, puisqu'en vertu des principes égalitaires, il est évidemment aussi facile pour une lapine que pour un ours blanc de menotter un tigre. Mais passons…
Notre petit rongeur va donc se heurter aux pénibles entraînements de l'école de police, qu'elle va bien entendu réussir haut la main sans perdre son charme et sa féminité, puis aux préjugés de sa hiérarchie, qui va systématiquement l'écarter des enquêtes.
Le message égalitariste peut passer comme dans du beurre dans nos chère têtes blondes : comme il n'est évidemment pas plus difficile pour une femelle que pour un mâle de mener une enquête, c'est bien la preuve que réaliser ses rêves est possible, même pour les plus grandes ambitions.
Sauf que voilà… Dans la vraie vie on ne peut pas faire n'importe quoi, alors il faut arrêter de bourrer le mou des pauvres mômes ! En réalité construire son destin demande de la finesse, de l'humilité, et suppose une intelligence pratique qui mesure les limites induites par ses qualités et ses défauts. Bien sûr les défauts peuvent s'améliorer, mais d'une part ce n'est pas le cas de tous (les défauts physiques, par exemple, qui font qu'un daltonien ne sera pas tireur d'élite), et d'autre part il est des prédispositions qui désignent plus volontiers une place dans la société. Quelqu'un de naturellement très créatif ne sera pas nécessairement à l'aise dans un emploi de comptable…
Quoiqu'il en soit, autant on apprécie que les enfants échappent à la résignation, autant on déplore le basculement dans l'extrême inverse.
Agrémenté de graphismes taquinant la perfection, le scénario est quant à lui très bien construit, sur le modèle des films du genre. Une policière s'allie avec un truand, avec lequel elle finit bien entendu par se lier d'amitié, puis déroule en tirant sur le fil de son enquête une pelote de laine bien plus grosse qu'attendu.
Évidement, du même coup, on a le droit à tous les clichés. Les policiers boivent du café, rendent leur plaque pour pouvoir continuer à sauver le monde, se cognent à des supérieurs butés et bornés… Toute la panoplie. Dans un film normal, c'eût énervé, assurément. Mais ici cela confine à l'exercice de style, à la caricature bienveillante, au clin d'oeil complice.
Le tout est d'ailleurs enrobé d'un humour souvent franchement drôle, quoique quelques situations soient très prévisibles, et le tout est franchement divertissant.
Finalement, ce film est donc une réussite qui donne aussi l'occasion de débattre intelligemment avec les enfants sur des thèmes idéologiques d'actualité. À défaut, ce visionnement risque d'en faire des bovins qui auront néanmoins certainement leur place dans Zootopie...
Zootopie. Un monde animal mais humanoïde dans lequel les prédateurs et les proies vivent en harmonie au sein d'une mégapole constituée des biotopes appropriés. Tout un symbole…
New-York a Chinatown et Brooklyn, Zootopie a un désert, une zone tempérée etc.
Dans un tel monde, comment vous imaginez-vous ? Comme un prédateur ? Mouais… Et si vous étiez une petite lapine inoffensive qui décide de devenir… policière ?..
Dans ce monde formaté comme le nôtre, avec ses grands principes culpabilisants et imposés comme un dogme insurmontable, du genre égalitarisme à outrance, il faut croire qu'il reste du travail.
Car pour Judy la petite lapine, évoquer son ambition récolte moqueries, découragements et grands discours réprobateurs. Tout cela est très vilain, bien entendu, puisqu'en vertu des principes égalitaires, il est évidemment aussi facile pour une lapine que pour un ours blanc de menotter un tigre. Mais passons…
Notre petit rongeur va donc se heurter aux pénibles entraînements de l'école de police, qu'elle va bien entendu réussir haut la main sans perdre son charme et sa féminité, puis aux préjugés de sa hiérarchie, qui va systématiquement l'écarter des enquêtes.
Le message égalitariste peut passer comme dans du beurre dans nos chère têtes blondes : comme il n'est évidemment pas plus difficile pour une femelle que pour un mâle de mener une enquête, c'est bien la preuve que réaliser ses rêves est possible, même pour les plus grandes ambitions.
Sauf que voilà… Dans la vraie vie on ne peut pas faire n'importe quoi, alors il faut arrêter de bourrer le mou des pauvres mômes ! En réalité construire son destin demande de la finesse, de l'humilité, et suppose une intelligence pratique qui mesure les limites induites par ses qualités et ses défauts. Bien sûr les défauts peuvent s'améliorer, mais d'une part ce n'est pas le cas de tous (les défauts physiques, par exemple, qui font qu'un daltonien ne sera pas tireur d'élite), et d'autre part il est des prédispositions qui désignent plus volontiers une place dans la société. Quelqu'un de naturellement très créatif ne sera pas nécessairement à l'aise dans un emploi de comptable…
Quoiqu'il en soit, autant on apprécie que les enfants échappent à la résignation, autant on déplore le basculement dans l'extrême inverse.
Agrémenté de graphismes taquinant la perfection, le scénario est quant à lui très bien construit, sur le modèle des films du genre. Une policière s'allie avec un truand, avec lequel elle finit bien entendu par se lier d'amitié, puis déroule en tirant sur le fil de son enquête une pelote de laine bien plus grosse qu'attendu.
Évidement, du même coup, on a le droit à tous les clichés. Les policiers boivent du café, rendent leur plaque pour pouvoir continuer à sauver le monde, se cognent à des supérieurs butés et bornés… Toute la panoplie. Dans un film normal, c'eût énervé, assurément. Mais ici cela confine à l'exercice de style, à la caricature bienveillante, au clin d'oeil complice.
Le tout est d'ailleurs enrobé d'un humour souvent franchement drôle, quoique quelques situations soient très prévisibles, et le tout est franchement divertissant.
Finalement, ce film est donc une réussite qui donne aussi l'occasion de débattre intelligemment avec les enfants sur des thèmes idéologiques d'actualité. À défaut, ce visionnement risque d'en faire des bovins qui auront néanmoins certainement leur place dans Zootopie...