Zulu

Film : Zulu (2013)

Réalisateur : Jérôme Salle

Acteurs : Orlando Bloom (Brian Epkeen), Forest Whitaker (Ali Sokhela), Conrad Kemp (Dan Fletcher), Inge Beckmann (Ruby)

Durée : 01:50:00


Après deux Largo Winch, Jérôme Salle réalise son quatrième film, un thriller qu’il estime plus personnel. La production et la réalisation sont françaises, mais le casting est essentiellement américain et africain. Jérôme Salle adapte le roman de Caryl Ferey en filmant l’Afrique du Sud avec authenticité. Magnifiée par la belle musique d’Alexandre Desplat, la photographie, très soignée, a été travaillée pour exprimer la dureté de l’histoire et de la situation sud-africaine. Film d’enquête avec un duo de flics, Zulu ne tombe pas dans le cliché. Le scénario est d’une grande richesse et les personnages sont écrits en profondeur aussi bien dans leur passé que leur psychologie. Souhaitant trancher avec le genre du “revenge movie”, Jérôme Salle propose un film sur le pardon. L’histoire de l’apartheid lui a semblé tout indiquée pour ce thème. Des deux personnages principaux, l’un pense avoir pardonné ce qu’on lui a fait subir, tandis que l’autre ne parvient pas à pardonner son père d’avoir été un acteur de l’apartheid. Le cinéaste peint avec justesse le poids du pardon et questionne sa nature. Est-il une faiblesse ? Est-il compatible avec le devoir de mémoire et la justice ? Le pardon est un acte d’héroïsme car il tend à effacer le mal que l’on a subi et à n’en garder aucun ressentiment ou esprit de vengeance. Mais c’est souvent un acte répété car il n’annihile pas la souffrance. Le personnage d’Ali veut pardonner mais il garde en lui une blessure immense. S’il est parvenu à passer sur le mal qu’on lui a fait, il ne parviendra en revanche pas à pardonner le mal fait à ses proches. Il sombre alors dans la vengeance, mais par le symbole de sa mort, le film en montre la vanité et la tristesse.