Le terminal

Film : Le terminal (2003)

Réalisateur : Steven Spielberg

Acteurs : Tom Hanks (Viktor Navorski), Catherine Zeta-Jones (Amelia Warren), Stanley Tucci (Frank Dixon), Chi McBride (Mulroy), Diego Luna (Enrique Cruz) et Barry Shabaka (Henley Thurman). .

Durée : 02:08:00


La réputation de Spielberg nous apprend qu’il aime travailler vite pour ne pas perdre le fil de son histoire et garder une vision globale de son film. C’est un «bûcheur» et son travail ici a payé. The Terminal est un film touchant où le spectateur se voit sans cesse transporter du rire aux pleurs. Peut-être plus que dans ses autres films, Steven Spielberg a su judicieusement mêler la comédie et le drame: tout est à propos et même si
bien souvent les situations sont absurdes et se moquent de la réalité, le ton emphatique du film ne déplaît pas. Finalement, il semble que le spectateur de manière générale veuille se sortir du commun par ce lyrisme qui nous transporte dans un monde où le poète est roi. Le réalisateur n’est pas le seul responsable. Tom Hanks, merveilleux dans son rôle, nous étonnera toujours : il est grandiose et Spielberg ne cache pas que travailler avec lui est un plaisir. Il joue admirablement bien et de même que le film peut passer avec élégance du tragique au comique, les traits de Viktor Navorski (Tom Hanks) peuvent se transformer à souhait et surprendre nos émotions. De plus, les apparitions de la magique Catherine Zeta Jones viennent apporter au tableau le charme nécessaire de la comédie romantique. Bien sûr, n’oublions pas la musique du génial John Williams qui a ici la particularité d’être légère et simple (contrairement à d’autres compositions plus imposantes, comme pour Star Wars) et qui n’est pas sans rappeler
la bande originale de Catch me if you can.

Tout ceci fait qu’un lieu aussi ordinaire, aussi laid et aussi impersonnel qu’un aéroport devient le théâtre d’une histoire extraordinaire, belle et humaine.
Le scénario est inspiré d’une histoire vraie qui s’est déroulé à l’aéroport Charles de Gaulle, et qui a déjà fait l’objet d’un film avec Jean Rochefort, Tombés du ciel. Steven Spielberg ne s’arrête pas à l’histoire. Son film nous montre les effets du 11 septembre sur la sécurité dans un aéroport et plus exactement sur les américains. Ceci dit, l’analyse sociale a ici peu d’importance et il vaut mieux s’en tenir à son analyse sur la patience et l’amour qui est très présente dans le film: «Nous attendons tous quelque chose», répond Viktor à Amelia. Chacun des personnages de l’histoire a finit par obtenir ce qu’il attendait depuis longtemps. Cependant, ils ont tous une manière différente d’attendre. Par ailleurs, ce qui est très touchant, c’est la déconcertante
intégrité de Viktor qui vient d’un petit pays simple de l’est où l’honnêteté semble naturelle (ouf! un tel pays existe! c’est la Krakozie! ah non, mince c’est un pays imaginaire). Son sens moral est à la fois drôle et touchant, et parfois même touchant parce que drôle.

Père de sept enfants, Spielberg ne peut pas vraiment se permettre de faire un film qui scandalise ou qui choque. Saluons donc la propreté du film. Même si Catherine ne joue pas le rôle d’une femme raisonnable, Steven montre bien que la vie qu’elle mène lui fait du mal et fait du mal autour d’elle : «Reste à distance…» Demande-t-elle a Viktor. On a pitié d’elle mais son comportement nous écoeure. De plus l’intégrité rassurante de Tom Hanks fait contraste.
Un film à voir…

Jean LOSFELD