Ultraviolet

Film : Ultraviolet (2004)

Réalisateur : Kurt Wimmer

Acteurs : Milla Jovovich (Violet), Cameron Bright (six), Nick Chinlund (Daxus) .

Durée : 01:27:00


Inspiré de la bande dessinée du même nom, Ultraviolet fût réalisé dans une optique bien précise : la science fiction, la vision futuriste, l’action et parfois l’émotion sont au cœur du film. Kurt Wimmer s’était déjà distingue dans le domaine avec Equilibrium (2003) et selon le producteur John Baldecchi à propos d’Ultraviolet, « Kurt Wimmer a fait un travail formidable en
alliant des thèmes forts à un film de pure action, et il l’a fait en brisant toutes les conventions du genre ».

L’action est effectivement un point fort du film qui dès le début annonce un rythme assez soutenu. Les combats sont d’une assez grande fluidité et le travail de Mike Smith (coordinateur des cascades) avec Milla Jovovitch est convainquant pour les amateurs du genre. De plus l’image est très soignée grâce au tournage effectué intégralement en haute définition tout comme Star Wars II : l’attaque des clônes et Star Wars III : la revanche des siths.

La recherche d’un design et d’une atmosphère particulière est flagrante. La plasticité de l’image lumineuse et exempte de défaut s’accorde bien avec l’idée d’un monde futuriste et surtout l’adaptation d’une bande dessinée. De ce point de vue il se rapproche sans nul doute d’Aeon Flux (Karyn Kusama, 2004) avec une suite de costumes surprenante et surtout des choix de couleurs audacieux (
couleurs très vives voire fluo).

Cependant, les efforts pour la plasticité perdent quelque peu de leur efficacité en raison d’un scénario assez faible. En effet l’histoire ne présente pas de grande originalité et le thème du gouvernement despotique et comploteur est un peu usé. Malgré les tentatives au montage le récit est très classique : on comprend progressivement à l’aide de flash-back et finalement la trame est brièvement résumée au début par la voix off de Violet annihilant toute forme de surprise.

En outre, le jeu des acteurs, si ce n’est celui de Cameron Bright (Godsend de Nick Hamm, 2002, Birth, de Jonathan Glazer, 2003), ne permet pas de véhiculer suffisamment d’émotion. Peut-être eût-il été préférable de rajouter 15 ou 30 minutes de pellicules pour rendre plus attachants les personnages.

Ultraviolet ne se distingue donc pas par sa profondeur et il ne semble pas que la morale soit la préoccupation du
réalisateur. Cependant, même s’il s’agit d’un film d’action avant tout, il n’empêche que certains choix attirent l’attention. L’héroïne est une arme faite pour tuer et elle n’a d’autre motivation que de se battre pour survivre et se venger. Sa vie n’a pas de sens et la mort semble être son seul moyen pour sortir de son cauchemar. Son désir de se suicider est significatif. Mais elle n’a pas fini ce qu’elle avait à faire. Elle est impulsive et n’agit que sur l’appel de son intuition. Heureusement elle retrouve une raison de vivre au travers de ce jeune garçon, Six.

 

Jean LOSFELD