Rogue l'affrontement final

Film : Rogue l'affrontement final (2007)

Réalisateur : Philip Atwel

Acteurs : Jason Statham (Jack Crawford), Jet li (Rogue), John Lone (Chang)...

Durée : 01:42:00


De prime abord, pour les amateurs du style, retrouver Jet Li et Jason Statham dans un même film se révèle être particulièrement aguicheur, même si le fait de réunir les stars d'un genre est relativement classique. Rappelons tout de même que les
deux acteurs s'étaient déjà rencontrés dans The One de James Wong (2001), sauf que Jason Statham se dit avoir été particulièrement frustré de ne pas avoir pu combattre Jet Li à cette occasion : le mal est maintenant réparé.

Pourtant, le parti pris du réalisateur surprendra peut-être le spectateur en mal d'action spectaculaire pure. En effet, le réalisateur Philip Atwel, qui s'est occupé de la saison 5 de The Shield, série policière américaine ultra réaliste, a voulu que Rogue : l'affrontement final
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 soit un film réaliste : « Je voulais absolument éviter que les spectateurs voient encore des personnages faire des quadruples sauts périlleux ou en train de marcher sur les murs».* Les scènes de combat n'en sont pas mal travaillées pour autant, et c'est Corey Yuen, incontournable chorégraphe et réalisateur (L'Arme fatale 4 en 1998, The One et Le Baiser mortel du Dragon en 2001...) qui a été pressenti pour les chorégraphies. On imagine alors sans difficulté ce que peut donner un tel alliage de réalisme et d'arts martiaux chorégraphiés, le tout rythmé par une musique à basses dominantes.

align="justify" style="color: #666666; font-family: Cambo, serif; font-size: 16px;">Cela dit, les scènes de combats pourront décevoir les amateurs car, malgré leur recherche d'authenticité, elles sont relativement courtes et filmées de telle manière que les talents des acteurs ne sont pas réellement mis en avant : dommage pour un tel casting ! Ce choix des cinéastes se retrouve également dans la réalisation dynamique que le genre impose mais démarquée par un montage, non pas original mais au moins efficace, en plans rapides caméra épaule parsemés d'inserts et de raccords abrupts. Quant au scénario, il est à la fois classique, facile et surprenant : sans vouloir dévoiler la fin au lecteur, on peut aisément faire référence &
agrave; 
Chaos (Tony Giglio, 2004) dans lequel Jason Statham s'était déjà distingué. Une histoire qui joue sur les apparences, les imbroglios et coups de théâtre que seuls les spectateurs un peu paranoïaques ou habitués peuvent déceler. De quoi rassurer peut-être les ennemis duhappy end et du scénario linéaire tout tracé. Mais il ne faut pas s'attendre à
une grande finesse d'écriture, juste de la surprise.

Une telle recherche du réalisme des combats conduit presque nécessairement à une violence crue des images, suffisamment explicite pour que le film soit interdit aux moins de 12 ans dans les salles (et on connaît la permissivité du CSA en la matière !). Mis à part cette violence, Rogue : l'affrontement final style="font-family: Cambo, arial, helvetica, sans-serif;"> ne brille pas par sa morale pour le moins primaire, malgré un sujet qui pourrait susciter une réflexion sur la vengeance personnelle, la priorité familiale et la corruption, comme si les films d'action étaient voués à être plats. Pourtant, ce film est loin d'être le plus alarmant du genre et se rattrape dans la complexité des choix posés par les protagonistes. Mis à part les rebondissements qui bouleversent les repères manichéens habituels, les notions de bien et de mal sont pour le moins obscures : les agissements des personnages, « bons » ou « mauvais », sont guidés par la vengeance plus que par la justice de sorte que même la séquence finale ne permet pas d'être rassuré. Et pour cause voici la devise qui éclaire
le film : « 
Celui qui cultive sa vengeance se consume. Celui qui l'ignore se consume. » (Cf. l'affiche du film) ?