« Je sais que la douleur est la noblesse unique » (Bénédiction, Baudelaire – encore, oui). Il semblerait que les Américains envient la souffrance des autres pour y trouver courage, unité et noblesse. Que pleuvent donc les immeubles effondrés, les séismes monumentaux, et surtout, les tsunamis, ô passage suprême au respect solidaire mondial ! Le sentiment « positif » qui ressort des épreuves sadiques de toute une ville prend des allures masochistes. Le Jour d’Après, Black Storm, les invasions de vampires, d’extra-terrestres… La tradition martyre made in USA – fictive – continue.
Mais ne soyons pas trop injustes, car en y regardant de plus près, on se rend compte que San Andreas, sous ses traits grossiers de film catastrophe à grande échelle (pardonnez le pléonasme), a un cœur qui bat. La métaphore entre la famille déchirée et les séismes mérite une louange, et la force des liens familiaux aussi. Lorsque le père court partout sauver les siens, l’individualiste carriériste symbolise la lâcheté et l’égoïsme mariés. Caricatural, certes, mais pas désagréable, dans la mesure où le message est légèrement à contre-courant. Le sentimentalisme popcorn des quartiers confortables vient soutenir ce vieux truc traditionnel qu’était la famille, et qui existe toujours.
Curieux mélange d’idées, curieux, voire paradoxal. D’un côté, cet optimisme niais sur le courage des foules (l’aperçu des pillages qui suivraient logiquement ce genre d’événements est très, très soft), de l’autre, des morts sadiques (un qui brûle, l’autre qui prend une tonne de béton sur la tête… charmant). D’un côté, le patriotisme épidermique U.S. qui peut donner des boutons lors des conclusions de films, de l’autre, l’exemple du père héros. Il semblerait que la mentalité néo-libérale concernant l’amour ou la famille perd du terrain chez quelques auteurs.
Bien grand mot toutefois que ce « auteur », car mis à part sa morale juste, San Andreas demeure fort banal en tant que film à grand spectacle. Les nostalgiques de legos et autres jeux de construction/destruction seront ravis de voir le génie humain s’écrouler comme un château de cartes devant la toute puissante nature.
« Je sais que la douleur est la noblesse unique » (Bénédiction, Baudelaire – encore, oui). Il semblerait que les Américains envient la souffrance des autres pour y trouver courage, unité et noblesse. Que pleuvent donc les immeubles effondrés, les séismes monumentaux, et surtout, les tsunamis, ô passage suprême au respect solidaire mondial ! Le sentiment « positif » qui ressort des épreuves sadiques de toute une ville prend des allures masochistes. Le Jour d’Après, Black Storm, les invasions de vampires, d’extra-terrestres… La tradition martyre made in USA – fictive – continue.
Mais ne soyons pas trop injustes, car en y regardant de plus près, on se rend compte que San Andreas, sous ses traits grossiers de film catastrophe à grande échelle (pardonnez le pléonasme), a un cœur qui bat. La métaphore entre la famille déchirée et les séismes mérite une louange, et la force des liens familiaux aussi. Lorsque le père court partout sauver les siens, l’individualiste carriériste symbolise la lâcheté et l’égoïsme mariés. Caricatural, certes, mais pas désagréable, dans la mesure où le message est légèrement à contre-courant. Le sentimentalisme popcorn des quartiers confortables vient soutenir ce vieux truc traditionnel qu’était la famille, et qui existe toujours.
Curieux mélange d’idées, curieux, voire paradoxal. D’un côté, cet optimisme niais sur le courage des foules (l’aperçu des pillages qui suivraient logiquement ce genre d’événements est très, très soft), de l’autre, des morts sadiques (un qui brûle, l’autre qui prend une tonne de béton sur la tête… charmant). D’un côté, le patriotisme épidermique U.S. qui peut donner des boutons lors des conclusions de films, de l’autre, l’exemple du père héros. Il semblerait que la mentalité néo-libérale concernant l’amour ou la famille perd du terrain chez quelques auteurs.
Bien grand mot toutefois que ce « auteur », car mis à part sa morale juste, San Andreas demeure fort banal en tant que film à grand spectacle. Les nostalgiques de legos et autres jeux de construction/destruction seront ravis de voir le génie humain s’écrouler comme un château de cartes devant la toute puissante nature.