Si vous aimez le jazz ou le blues, allez voir Life, car vous y trouverez le même timbre d’époque que dans le bon Jersey Boys (2014) de Clint Eastwood. Peu après Birdman (Oscar du meilleur film 2015), Hollywood explore à nouveau sa propre histoire en se penchant cette fois sur la biographie du jeune et talentueux acteur américain James Dean, qui mourut prématurément d’un tragique accident de voiture. C’était en 1955. Il n’avait que 24 ans et ses débuts semblaient très prometteurs. Il fut ainsi nominé à titre posthume pour l’Oscar du meilleur acteur pour son rôle dans A l’Est d’Eden (1956).
Il fut néanmoins connu auprès du grand public grâce au reportage qu’effectua sur lui un autre jeune talent en devenir, le photographe Dennis Stock, se cherchant une place au magazine Life. Faisant d’une pierre deux coups, le film d’Anton Corbijn présente ainsi la rencontre de ces deux prodiges.
Cependant, le film n’est pas vraiment fidèle à la biographie de James Dean. Il n’évoque pas le remariage de son père, sa passion pour l’automobile, qui s’avérera meurtrière, ou encore ses relations homosexuelles. L’auteur fait le choix d’axer toute l’histoire autour de la dimension ténébreuse de ce personnage arrogant qui agace les studios omnipotents à cette époque. Le portrait de James Dean est ainsi conforme à l’image lissée que les studios voulurent lui donner : il prend peu de distance avec la narration enjolivée, et n’est pas très réaliste de ce point de vue.
A la différence d’un Tom Cruise ou d’un Leonardo Di Caprio, acteurs rebelles connus pour leur nervosité, James Dean incarnait au contraire le rebelle flegmatique dominant de loin par sa verve subtilement dosée. L’intérêt du film est d’essayer de percer ce flegme, notamment grâce au photographe persévérant, sûr d’avoir déniché une perle, interprété par Robert Pattinson. Mettant en miroir ces deux personnages confrontés au défi similaire de « percer » dans leur art, Anton Corbijn parvient à créer un tandem stimulant, dominé de façon surprenante par l’acteur novice Dane DeHaan. Toutefois, l’absence de personnalité vraiment expressive dans ce duo rend les dialogues un peu lents. L’accouchement de la star James Dean est parfois poussif.
Malgré ses efforts de reconstitution historique, le film tombe dans d’importants écueils. Il choisit de ne jamais montrer James Dean à l’œuvre sur les tournages alors qu’il s’agit d’un film sur le cinéma : l’acteur est absent, c’est dommage, on ne retient que le comportement fumiste et capricieux de l’artiste cachant son génie. Il faut croire sur parole que cet homme a du talent. Pas facile. Par ailleurs, sans décrire crûment la difficile étape de la célébrité pour les jeunes acteurs, comme le fit David Cronenberg dans Maps to the Stars (2014), Corbijn se croit obligé d’insérer une scène de sexe compulsif avec Robert Pattinson. Scène inutile et maladroite qui rajoute du temps à l’écran pour un Pattinson en perte de vitesse et un peu pâlot, sans doute plus à l’aise dans les clips publicitaires...
En fin de compte, le biopic Life séduit par l’intrigue constituée autour de ce jeune talent. Mais s’agit-il bien de James Dean ? Ne valait-il pas mieux mettre en relief son talent de comédien et ses passions ?
Si vous aimez le jazz ou le blues, allez voir Life, car vous y trouverez le même timbre d’époque que dans le bon Jersey Boys (2014) de Clint Eastwood. Peu après Birdman (Oscar du meilleur film 2015), Hollywood explore à nouveau sa propre histoire en se penchant cette fois sur la biographie du jeune et talentueux acteur américain James Dean, qui mourut prématurément d’un tragique accident de voiture. C’était en 1955. Il n’avait que 24 ans et ses débuts semblaient très prometteurs. Il fut ainsi nominé à titre posthume pour l’Oscar du meilleur acteur pour son rôle dans A l’Est d’Eden (1956).
Il fut néanmoins connu auprès du grand public grâce au reportage qu’effectua sur lui un autre jeune talent en devenir, le photographe Dennis Stock, se cherchant une place au magazine Life. Faisant d’une pierre deux coups, le film d’Anton Corbijn présente ainsi la rencontre de ces deux prodiges.
Cependant, le film n’est pas vraiment fidèle à la biographie de James Dean. Il n’évoque pas le remariage de son père, sa passion pour l’automobile, qui s’avérera meurtrière, ou encore ses relations homosexuelles. L’auteur fait le choix d’axer toute l’histoire autour de la dimension ténébreuse de ce personnage arrogant qui agace les studios omnipotents à cette époque. Le portrait de James Dean est ainsi conforme à l’image lissée que les studios voulurent lui donner : il prend peu de distance avec la narration enjolivée, et n’est pas très réaliste de ce point de vue.
A la différence d’un Tom Cruise ou d’un Leonardo Di Caprio, acteurs rebelles connus pour leur nervosité, James Dean incarnait au contraire le rebelle flegmatique dominant de loin par sa verve subtilement dosée. L’intérêt du film est d’essayer de percer ce flegme, notamment grâce au photographe persévérant, sûr d’avoir déniché une perle, interprété par Robert Pattinson. Mettant en miroir ces deux personnages confrontés au défi similaire de « percer » dans leur art, Anton Corbijn parvient à créer un tandem stimulant, dominé de façon surprenante par l’acteur novice Dane DeHaan. Toutefois, l’absence de personnalité vraiment expressive dans ce duo rend les dialogues un peu lents. L’accouchement de la star James Dean est parfois poussif.
Malgré ses efforts de reconstitution historique, le film tombe dans d’importants écueils. Il choisit de ne jamais montrer James Dean à l’œuvre sur les tournages alors qu’il s’agit d’un film sur le cinéma : l’acteur est absent, c’est dommage, on ne retient que le comportement fumiste et capricieux de l’artiste cachant son génie. Il faut croire sur parole que cet homme a du talent. Pas facile. Par ailleurs, sans décrire crûment la difficile étape de la célébrité pour les jeunes acteurs, comme le fit David Cronenberg dans Maps to the Stars (2014), Corbijn se croit obligé d’insérer une scène de sexe compulsif avec Robert Pattinson. Scène inutile et maladroite qui rajoute du temps à l’écran pour un Pattinson en perte de vitesse et un peu pâlot, sans doute plus à l’aise dans les clips publicitaires...
En fin de compte, le biopic Life séduit par l’intrigue constituée autour de ce jeune talent. Mais s’agit-il bien de James Dean ? Ne valait-il pas mieux mettre en relief son talent de comédien et ses passions ?