Aurore

Film : Aurore (2016)

Réalisateur : Blandine Lenoir

Acteurs : Agnès Jaoui (Aurore), Thibault de Montalembert (Totoche), Pascale Arbillot (Mano), Sarah Suco (Marina)

Durée : 01:29:00


Aurore est l’histoire d’une femme douée d’une grande énergie recevant d’un coup trois tuiles sur la tête : chômage, statut de jeune grand-mère, et pour couronner le tout, ménopause. Bien rythmé, le film amuse beaucoup à cause du décalage qui s’impose au fil des minutes : Aurore (Agnès Jaoui) ne voit pas pourquoi la vie qui respire en elle et dont elle rayonne, viendrait soudain battre en retraite et la rétrograder socialement. Alors Aurore décide de se battre pour demeurer le fleuron de jeunesse et de vitalité qu’elle a toujours été.

Hommage à la femme cinquantenaire

La réalisatrice Blandine Lenoir signe une comédie très empruntée du style de l’espagnol Pedro Almodovar, habitué à filmer des femmes très solidaires face aux rebondissements de la vie (Tout sur ma mère, 1998, Volver, 2005, Julietta, 2016). Les hommes qui apparaissent ne surgissent que pour assaisonner leurs sensations d’être filles, mères, amantes ou épouses. Dès lors cette aventure se colore-t-elle de fantaisie, de surprises et de légèreté. Aurore fait le pari de « donner l’envie de vieillir », pourvu que la vieillesse soit tout entière consumée dans un désir de jeunesse immortelle. Jeunisme et sensation d’éternité se confondent habilement dans cet éloge au pouvoir de la vie détenu par les femmes. Même après la ménopause ? Même après, certifie Aurore !

Un humanisme plutôt opportun

Aurore est un film d’autant plus rafraichissant qu’il prend des risques en tissant sa toile de fond sociétale. Très au parfum de l’actuelle élection, il mélange des valeurs de gauche et de droite ! Si Aurore vit dans un milieu plutôt populaire, l’accent est mis sur la transmission de la vie et la maternité. Si la solidarité féminine se marie dans plusieurs scènes à une rhétorique antidiscriminatoire, elle prône aussi l’importance des liens intergénérationnels. Le film a ainsi tendance à échapper aux clivages politiques traditionnels, comme l’exige la nature même du cinéma, observateur et non juge. Il ne retient que l’homme, en l’occurrence une femme, Aurore. 

Commentaires

Portrait de GdeMaron
Aurore

 

L’aurore, c’est la lueur avant le lever du jour, le début ou le commencement, alors que ce film nous raconte plutôt le crépuscule, la bouffée de chaleur du retour d’âge… Nous y sommes allés en raison d’Agnès Jaoui, dont j’ai toujours aimé le physique prognathe… Elle est parfaite dans son rôle, vivant davantage que jouant, avec le physique de l’emploi, cette femme, divorcée, que la cinquantaine fait passer de l’autre côté de la montagne à l’heure où ses filles commencent à gravir la leur.

 

C’est plein d’humour, c’est très réaliste, c’est malheureusement une image de notre société individualiste où chacun vit sa vie de son côté.