L'originalité du scénario tient à peu près uniquement dans le fait que tout se déroule sur un seul jour, mais l'histoire est celle d'un double adultère et n'a guère plus d'intérêt. Le réalisateur met un point d'honneur à ce que son film soit amoral : « J’espère surtout qu’il n’y a pas de morale dans le film ! », mais c'est un échec cuisant et l'histoire se vautre dans l'immoral. Alix, en pleine crise d'ado du haut de ses 43 ans, a besoin pour se dépasser d'une aventure ... et c'est au final par le mensonge (envers son conjoint et envers elle-même), par la fuite des difficultés, en entraînant avec elle un père de 4 enfants (l'amant) qu'elle y parviendrait ? Oui pour le réalisateur qui ne veut pas juger (pas étonnant sachant qu'il s'identifie lui-même à cette histoire, cf dossier de presse) mais considère cette étape de la vie d’Alix comme nécessaire à son émancipation, donc pas de regret, pas de culpabilité. Les quelques hésitations, combat entre pulsion et lucidité, seront littéralement soufflées par la passion.

Malgré un jeu d'acteur sincère et naturel, parfois même excellent, le réalisme poussif recherché par le réalisateur entraîne bien souvent des longueurs ainsi qu'un surplus de bruitages pour le moins dérangeant, altérant l'intérêt déjà faible que l'on pourrait trouver au film. Les musiques sont pour la plupart classiques et Vivaldi vient parfois combler le vide par son génie.

Un film lent, mou et aux valeurs désastreuses qui pourrait en faire mourir d'ennui plus d'un.