Le réalisateur de l'excellent film L'assaut a refrappé. Il s'attaque cette fois au sujet des douanes et le fait bien en s'inspirant de la vie réelle de Marc Fiévet (que Gilles Lellouche n'a pas souhaité rencontrer pour ne pas être influencé de manière négative).
En réalité, le film traite moins des douanes que de la vie de famille d'un homme ordinaire accablé de dettes qui va être entraîné sur proposition de l'État dans un bourbier incontrôlable.
La première chose qui saute aux yeux, c'est que le spectateur s'identifie totalement au personnage de Marc Duval. Pas facile d'installer un micro dans son bar dans les années 80 (dont l'ambiance est renforcée par un filtre « chocolat » du meilleur effet) ! Pris dans l'étau des dettes, il en parle avec sa femme qui réagit elle aussi de manière saine et « normale, » il a des soucis avec sa sœur qui, manifestement, aime bien les mauvais garçons... bref, un type banal.
Le réalisme va même plus loin dans l'analyse qu'il fait du milieu mafieux. La vie de Claudio est vraisemblable. Elle ne brille pas de mille feux comme dans les films américains où le gangster se baigne dans des piscines de champagne remplies de filles nues. Il est riche, mais ne bénéficie pas de l'immunité d'un Al Capone, et ses hommes de main ne sont pas invincibles. Bref, on reste les pieds sur terre.
C'est dans ce contexte réaliste que vit la famille de Marc Duval. Une femme, un bébé et une sœur, pris dans une tourmente qui les dépasse et qui remet sans cesse en cause la place du père. Endetté, il fait ça pour sa famille, mais saura-t-il protéger cette famille qu'il aime tant des tourbillons dans lesquels il a mis le pied ?
Car en fait de tourbillons, on remarquera l'exotisme du contexte. A l'image de la ville de Gibraltar et du casting du film, les parties prenantes dans l'histoire viennent de partout ! Les douanes sont françaises, anglaises, espagnoles et canadiennes ; les mafias sont de même nationalité mais on y ajoutera également l'IRA puisque, paraît-il « tout le monde maintenant fait dans la drogue. »
D'un point de vue scénaristique, il fallait donc un fil simple qui lie toutes ces parties sous peine de noyer le spectateur sous un déluge d'informations. Le pari est réussi, mais les intrigues sont si bien imbriquées qu'on en oublierait presque que le vrai problème, c'est la drogue, qui assassine nos jeunes sur nos trottoirs quotidiennement. Pourtant il n'est fait mention de cela nulle part. Au lieu de lire l'heure, on préfère démonter l'horloge. Pourquoi pas...
Quant au message du film, il est multiple.
Premièrement il ne faut pas jouer au plus malin quand on ne l'est pas. C'est évidemment le choix de Duval qui est désigné ici.
Ensuite les douanes ont un jeu plus que trouble et sont complètement desservies par le film. L'agent incarné par Tahar Rahim (qui peine à endosser totalement le rôle) est broyé par une machine administrative redoutable, ce qui lui causera d'autant plus de tracas qu'il est réellement attaché à Marc. Voilà qui n'est toujours pas à l'honneur de la France.
Enfin le film pose évidemment la question de savoir jusqu'où on peut aller pour aider sa famille et vivre décemment. À tout prendre le choix est vite fait : faut-il mourir riche ou vivre pauvre ?
Nous laisserons le spectateur décider.
Le réalisateur de l'excellent film L'assaut a refrappé. Il s'attaque cette fois au sujet des douanes et le fait bien en s'inspirant de la vie réelle de Marc Fiévet (que Gilles Lellouche n'a pas souhaité rencontrer pour ne pas être influencé de manière négative).
En réalité, le film traite moins des douanes que de la vie de famille d'un homme ordinaire accablé de dettes qui va être entraîné sur proposition de l'État dans un bourbier incontrôlable.
La première chose qui saute aux yeux, c'est que le spectateur s'identifie totalement au personnage de Marc Duval. Pas facile d'installer un micro dans son bar dans les années 80 (dont l'ambiance est renforcée par un filtre « chocolat » du meilleur effet) ! Pris dans l'étau des dettes, il en parle avec sa femme qui réagit elle aussi de manière saine et « normale, » il a des soucis avec sa sœur qui, manifestement, aime bien les mauvais garçons... bref, un type banal.
Le réalisme va même plus loin dans l'analyse qu'il fait du milieu mafieux. La vie de Claudio est vraisemblable. Elle ne brille pas de mille feux comme dans les films américains où le gangster se baigne dans des piscines de champagne remplies de filles nues. Il est riche, mais ne bénéficie pas de l'immunité d'un Al Capone, et ses hommes de main ne sont pas invincibles. Bref, on reste les pieds sur terre.
C'est dans ce contexte réaliste que vit la famille de Marc Duval. Une femme, un bébé et une sœur, pris dans une tourmente qui les dépasse et qui remet sans cesse en cause la place du père. Endetté, il fait ça pour sa famille, mais saura-t-il protéger cette famille qu'il aime tant des tourbillons dans lesquels il a mis le pied ?
Car en fait de tourbillons, on remarquera l'exotisme du contexte. A l'image de la ville de Gibraltar et du casting du film, les parties prenantes dans l'histoire viennent de partout ! Les douanes sont françaises, anglaises, espagnoles et canadiennes ; les mafias sont de même nationalité mais on y ajoutera également l'IRA puisque, paraît-il « tout le monde maintenant fait dans la drogue. »
D'un point de vue scénaristique, il fallait donc un fil simple qui lie toutes ces parties sous peine de noyer le spectateur sous un déluge d'informations. Le pari est réussi, mais les intrigues sont si bien imbriquées qu'on en oublierait presque que le vrai problème, c'est la drogue, qui assassine nos jeunes sur nos trottoirs quotidiennement. Pourtant il n'est fait mention de cela nulle part. Au lieu de lire l'heure, on préfère démonter l'horloge. Pourquoi pas...
Quant au message du film, il est multiple.
Premièrement il ne faut pas jouer au plus malin quand on ne l'est pas. C'est évidemment le choix de Duval qui est désigné ici.
Ensuite les douanes ont un jeu plus que trouble et sont complètement desservies par le film. L'agent incarné par Tahar Rahim (qui peine à endosser totalement le rôle) est broyé par une machine administrative redoutable, ce qui lui causera d'autant plus de tracas qu'il est réellement attaché à Marc. Voilà qui n'est toujours pas à l'honneur de la France.
Enfin le film pose évidemment la question de savoir jusqu'où on peut aller pour aider sa famille et vivre décemment. À tout prendre le choix est vite fait : faut-il mourir riche ou vivre pauvre ?
Nous laisserons le spectateur décider.