Les Mondes de Ralph

Film : Les Mondes de Ralph (2012)

Réalisateur : Rich Moore

Acteurs : John C. Reilly (Ralph-la-Casse), Sarah Silverman (Vanellope von Schweetz), Jack McBrayer (Félix Fixe), Jane Lynch (Sergent Calhoun)

Durée : 01:41:00


Les mondes de Ralph…ou une petite fable sur l’amitié, dans laquelle il est peu évident de voir ce que prône son auteur, et ce qu’il rejette.

Ralph est le méchant d’un jeu vidéo. Un jour, il refuse de continuer à jouer le mauvais rôle : le bon, désormais, ce sera lui ! En vérité, Ralph veut être reconnu. Après maintes aventures, au cours desquelles notre méchant veut faire le gentil (programmé et pourtant libre : exemple animé d'un paradoxe déterministe), celui-ci comprend que l'amitié d'un(e) seul(e) vaut mieux qu'une gloriole générale. On est rassuré, cette fois-ci, c'est clair.

Seulement il fait erreur dès le départ, ce brave Ralph : il n'est pas un méchant. Être méchant, c'est au moins vouloir le mal. Il ne s'agit pas de morale de la bonne intention, parce que concrètement, il ne fait rien de mal. D'où la confusion qui le motive : ce n'est pas être bon qui le pousse à agir, mais être un « héros ». « Il y a des héros en mal comme en bien » soutient La Rochefoucauld. Le héros de tous ? Star dont le monde de l'arcade ne connaîtrait rien si ce n'est un exploit ? Personnage superficiellement admiré ? Le bonheur ne réside pas là où il le cherche ! Être le héros d'une seule personne démontrera une gratification bien supérieure.

Alternant quelques instants bien vus et d’autres nettement moins fins (même pas sûr que votre bambin rie de ces passages), ce dernier Disney réalise une aventure bourrée d’imagination, de créativité et de couleurs (l'affiche est indigne de la profusion arc-en-ciel à laquelle on a droit). Une cadence qui émerveillera les petits, et tiendra les grands. J’avoue, j’ai ri, et ne me suis guère ennuyé.