Dans une réalisation sans fioriture mise en valeur par de magnifiques paysages Hawaïens, The Descendants nous présente un double drame familial vu par Matt King, un père et mari rattrapé par la réalité et magistralement interprété par Georges Clooney, nominé aux Oscars et concurrençant ainsi dangereusement Jean Dujardin, nominé pour sa prestation dans The Artist. Les personnages, authentiques malgré quelques rares tempéraments trop appuyés ou dont l'évolution trop rapide manque de subtilité, sont ici confrontés à des problèmes superposés : Matt apprend que sa femme, au bord de la mort, lui était infidèle. Il se met alors à réfléchir sur son rôle de mari et père, qu'il mettait de côté au profit des affaires. Ainsi, paradoxalement, le drame, source de douleur et de confusion, va mener Matt à renouer les liens trop longtemps distendus avec ses filles. Ironie du sort, cet accident était ainsi nécessaire à sa prise de conscience. Son entourage n'est pas d'un grand secours. Alors que son « ami » se tient éloigné de tous ses malheurs, Matt doit prendre une décision importante pour l'île et sa famille. C'est une des rares faiblesses du scénario : les motivations de son choix final ne sont pas clairement indiquées, et le spectateur peine à établir un lien avec le drame personnel qui se joue. Amour de la famille, donc, et de la terre, interprétation très efficace, beaucoup de pudeur : tous ces ingrédients ne pouvaient faire qu'un bon petit plat cinématographique. C'est prêt. Vous pouvez déguster.