Sexy Dance 3D

Film : Sexy Dance 3D (2010)

Réalisateur : Jon Shu

Acteurs : Rick Malambri (Luke), Adam G. Sevani (Moose), Sharni Vinson (Natalie), Alison Stoner (Camille) .

Durée : 01:47:00


Malgré un début qui annonce un film à message social sur la danse, le scénario recèle toutes les niaiseries habituelles d'une histoire d'amour entre une barbie et un ken. Mais comme le dit Ken Seng, le directeur de la photographie, ce film d'action est centré sur des scènes de danse spectaculaires. L'intérêt du film n'est donc pas dans la trame du récit, très convenu, et le message formulé par la productrice Jennifer Gibgot, est niais : "croire en soi vous permet d'affronter tous les obstacles".Les cinéastes ont simplifié au maximum les questions de fond. Ainsi, l'amitié de Moose et Camille est mise à mal par la double vie de Moose : il s'excuse d'avoir caché ses escapades, et Camille comprend, pardonne et l'encourage ; mais pour assurer son avenir, il décide de vivre sa passion au détriment de son avenir ! Par ailleurs même si le frère de Natalie est odieux, la trahison familiale passe un peu trop facilement pour quelque chose de formidable. Après tout, ce n'est qu'une compétition de danse...De plus, l'image donnée à l'équipe de danseurs, dite des "pirates", avec des individus qui vivent les uns sur les autres, coupés du monde, pour certains volontairement isolés de leur famille, est exagérément positive. Dans le monde réel, ce sont de véritables asociaux, n'ayant pour seule discipline que celle de la danse et de la compétition. On l'aura compris, l'intérêt de Sexy Dance est ailleurs. Il faut reconnaitre que le spectacle est au rendez-vous, du moins pour les amateurs de street dance. Les chorégraphies, réglées comme des horloges, sont expressives et allient créativité et performance. La performance, c'est celle des acteurs talentueux qui offrent des prestations d'une très grande technicité et ce, grâce à un travail de plusieurs heures par jours, dans tous les genres : de l'hommage à Fred Astaire, dans une danse avec Sevani et Stoner, au mime (voire le générique) en passant par les acrobaties explosives. D'un point de vue purement cinématographique, les mouvements de grues et les prises de vue variées permettent l'immersion dynamique dans les chorégraphies. Dans ce sens, la 3D se justifie bien car elle aide à mettre en perspective les scènes ou à jouer avec certains effets (danses face au spectateur...). Outre nos deux poupées en plastique, la plupart des personnages sont bien interprétés, avec une mention spéciale pour Adam G. Sevani (Moose) qui véhicule avec décontraction humour et charisme. Malgré un titre qui entend attirer des foules d'adolescents grâce à son mot magique "sexy", le film ne joue pas particulièrement sur la sensualité si ce n'est dans certaines danses (comme le tango). Outre quelques tenues négligées, et un ou deux baisers romantiques, la pellicule est globalement propre. Il convient de noter toutefois le caractère potentiellement choquant de quelques chorégraphies qui véhiculent parfois violence ou obscénité : un film donc plutôt pour adultes, ou grands adolescents, malgré ses velléités tout public.