Animaux et Cie

Film : Animaux et Cie (2010)

Réalisateur : Reinhard Klooss et Holger Tappe

Acteurs : les voix françaises d'Élie Sémoun (Billy le chien de prairie), Jacques Perrin (Socrate le Lion) et Yves Lecoq (Charles, le Coq)... .

Durée : 01:33:00


: Un film d'animation d'excellente facture au service d'idées écologistes ultra-simplistes.

Une
trame de fond : La conférence des animaux, d'Erich Kästner (1949). Une forme extrêmement soignée par la réalisation, qui exploite magnifiquement la 3d pour une animation particulièrement fluide. Les dessins sont très beaux et le tout est renforcé par un casting de choc (Elie Semoun, Jacques Perrin et Yves Lecoq).

Sur le fond le film s'éloigne considérablement du livre, puisque le message est purement écologique alors qu'Éric Kästner avait inventé une conférence des animaux réunis pour sauver les enfants, mis à mal par les guerres successives et l'impuissance des politiques.

Au milieu de tous les poncifs
écologistes, on retrouve l'inépuisable auto-flagellation humaine. Nous sommes responsables des perturbations climatiques (est-il seulement permis de penser le contraire aujourd'hui?), les hommes et les femmes politiques sont d'incapables hypocrites, les marées noires sont causées – c'est bien connu – par les marins alcooliques qui ne sont plus en état de commander leurs bâtiments, les cuisiniers sont d'horribles personnages qui mettent à mort les gentils coqs dans la totale indifférence, un motard jette ses canettes à côté des poubelles dans le désert australien, les hommes blancs sont d'odieux capitalistes et, quand ils ne le sont pas, ils tuent des lions pour le plaisir.

Pourtant, comme le dit la vieille et sage tortue dans son long discours pontifiant: « La Terre n'appartient pas qu'à l'homme. Il en est
une infirme partie. »
Sans entrer dans les débats sur le droit de propriété, il faudra peut-être un jour reconnaître que l'homme ne saccage pas simplement la Terre. Il la défend (en témoigne ce film), et les populations se sentaient déjà préoccupées par la question de l'écologie bien avant l'apparition de ceux qui en ont fait leur fonds de commerce. Sans l'homme, des races d'animaux se seraient éteintes depuis longtemps et, à côté de l'avidité humaine, la curiosité et l'admiration devant la nature ont toujours prédominé.


Il est donc vraiment dommage que ce dessin animé tombe dans la caricature politiquement correcte,
d'autant que, répétons-le, la réalisation est impeccable. Peut-être une bonne occasion d'aborder toutes ces questions avec ses enfants.


Raphaël Jodeau