Petit à petit le lapin de Pâques, issu de la culture germanique et popularisé par les
États-Unis, pénètre la sphère de la culture française. Des années déjà que le lapin a fait son entrée dans les chocolateries (1800) et le voilà qui continue sa percée sur nos écrans grâce à Chris Meledandri, réalisateur de ce long métrage après Moi, moche et méchant (de Pierre Coffin et Chris Renaud en 2010). A l'origine symbole de la fertilité dans les rites païens, le lapin est aujourd'hui le concurrent direct du Père Noël. Dans Hop, en effet, le lapin de Pâques dispose d'une usine de chocolat, d'un traîneau dernier cri de technologie tiré par des... poussins ! Ces derniers remplacent assez efficacement rennes et lutins, même si on se demande pourquoi aucun, du haut de sa voix d'adulte, n'est coq ni poulet. Quoiqu'il en soit, l'univers de Pâques est ici largement exploité : « Pâques n'avait encore jamais été porté à l'écran. En répondant aux questions : "Où sont confectionnées toutes ces confiseries ? Qui peint les oeufs
de Pâques et comment le lapin de Pâques les livre-t-il à tous les enfants pour le matin de Pâques ?", scénaristes et dessinateurs ont inventé toute une mythologie en partant de l'Île de Pâques où se trouve cette fantastique fabrique de bonbons et de chocolats opérée par des poussins et des lapereaux travaillant d'arrache-pied en préparation des fêtes du printemps. » (John Cohen, scénariste, in Dossier de presse).
Voici donc l'histoire d'un futur lapin de Pâques qui refuse de l'être, le coquin. Trop de responsabilités, une hérédité trop chargée, une autre passion (les percussions)... bref, les raisons ne manquent pas au successeur pour déserter son destin. On retombe alors dans cet inépuisable cliché américain où les ados fuient leurs responsabilités, où les parents
regrettent d'avoir été si durs, où l'enfant finit par comprendre et assumer, et où, en définitive, parents et enfants gagnent en maturité. Mais cette fois le cliché est doublé pour le prix d'un seul. Car le schéma s'applique exactement à Fred, qui devient alors le pendant humain de notre lapereau. Les mêmes galères vont les mener à la même solution : devenir chacun co-lapin de Pâques de l'autre, ce qui, pour Fred, lui gagnera la considération de son père, sorte de mâle américain viril, qui vote sans aucun doute républicain et ne jure que par la réussite de ses enfants. Pour son interprète, Gary Cole, le « personnage est loin d’être enchanté par les choix de carrière de son fils, ni par le reste. Il essaie d’être tolérant, mais n’y parvient pas vraiment. Même quand Fred se montre enthousiaste, Henry reste sceptique. »
Mais avant cette curieuse
alliance, ils seront les acteurs d'aventures cocasses auxquelles même David Hasselhof (le chevaucheur de Kit, voiture de la série américaine K2000) prendra part.
Le tout est assez distrayant, un peu convenu, mais d'une technicité stupéfiante. Les images de synthèses sont franchement excellentes et leur interaction avec le monde humain bien synchronisée. On comprend l'enthousiasme de Chris Meledandri : « Nous avons l'incroyable chance, que ce soit grâce à l'animation seule, ou à l'animation et aux prises de vue traditionnelles combinées - comme pour HOP - d'imaginer, de créer et d'animer des personnages riches, attachants et qui, je l'espère, résisteront à l'épreuve du temps. »
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Raphaël Jodeau
Petit à petit le lapin de Pâques, issu de la culture germanique et popularisé par les
États-Unis, pénètre la sphère de la culture française. Des années déjà que le lapin a fait son entrée dans les chocolateries (1800) et le voilà qui continue sa percée sur nos écrans grâce à Chris Meledandri, réalisateur de ce long métrage après Moi, moche et méchant (de Pierre Coffin et Chris Renaud en 2010). A l'origine symbole de la fertilité dans les rites païens, le lapin est aujourd'hui le concurrent direct du Père Noël. Dans Hop, en effet, le lapin de Pâques dispose d'une usine de chocolat, d'un traîneau dernier cri de technologie tiré par des... poussins ! Ces derniers remplacent assez efficacement rennes et lutins, même si on se demande pourquoi aucun, du haut de sa voix d'adulte, n'est coq ni poulet. Quoiqu'il en soit, l'univers de Pâques est ici largement exploité : « Pâques n'avait encore jamais été porté à l'écran. En répondant aux questions : "Où sont confectionnées toutes ces confiseries ? Qui peint les oeufs
de Pâques et comment le lapin de Pâques les livre-t-il à tous les enfants pour le matin de Pâques ?", scénaristes et dessinateurs ont inventé toute une mythologie en partant de l'Île de Pâques où se trouve cette fantastique fabrique de bonbons et de chocolats opérée par des poussins et des lapereaux travaillant d'arrache-pied en préparation des fêtes du printemps. » (John Cohen, scénariste, in Dossier de presse).
Voici donc l'histoire d'un futur lapin de Pâques qui refuse de l'être, le coquin. Trop de responsabilités, une hérédité trop chargée, une autre passion (les percussions)... bref, les raisons ne manquent pas au successeur pour déserter son destin. On retombe alors dans cet inépuisable cliché américain où les ados fuient leurs responsabilités, où les parents
regrettent d'avoir été si durs, où l'enfant finit par comprendre et assumer, et où, en définitive, parents et enfants gagnent en maturité. Mais cette fois le cliché est doublé pour le prix d'un seul. Car le schéma s'applique exactement à Fred, qui devient alors le pendant humain de notre lapereau. Les mêmes galères vont les mener à la même solution : devenir chacun co-lapin de Pâques de l'autre, ce qui, pour Fred, lui gagnera la considération de son père, sorte de mâle américain viril, qui vote sans aucun doute républicain et ne jure que par la réussite de ses enfants. Pour son interprète, Gary Cole, le « personnage est loin d’être enchanté par les choix de carrière de son fils, ni par le reste. Il essaie d’être tolérant, mais n’y parvient pas vraiment. Même quand Fred se montre enthousiaste, Henry reste sceptique. »
Mais avant cette curieuse
alliance, ils seront les acteurs d'aventures cocasses auxquelles même David Hasselhof (le chevaucheur de Kit, voiture de la série américaine K2000) prendra part.
Le tout est assez distrayant, un peu convenu, mais d'une technicité stupéfiante. Les images de synthèses sont franchement excellentes et leur interaction avec le monde humain bien synchronisée. On comprend l'enthousiasme de Chris Meledandri : « Nous avons l'incroyable chance, que ce soit grâce à l'animation seule, ou à l'animation et aux prises de vue traditionnelles combinées - comme pour HOP - d'imaginer, de créer et d'animer des personnages riches, attachants et qui, je l'espère, résisteront à l'épreuve du temps. »
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Raphaël Jodeau