Hollywood continue d'explorer la Bible, avec un grand nombre de réalisations sur ce sujet depuis maintenant plusieurs années. Distribué par la société américaine Sony Pictures, ce film sur l'apôtre Paul revisite le Nouveau Testament sous un angle original, à travers le récit des Actes des Apôtres, principalement consacrés à la biographie de Saul de Tarse. La principale qualité de ce long métrage réside dans le choix du casting avec notamment deux acteurs très charismatiques : l'excellent Jim Caviezel, que l'on a déjà vu dans le rôle du Crucifié (La Passion du Christ de Mel Gibson, 2004) interprète ici l'évangéliste Luc, venant rencontrer Paul à Rome, emprisonné par Néron dans la prison du Tullianum ; on retrouve dans le rôle principal de l'apôtre un très bon James Faulkner, venu de la série Game of Thrones, dont la voix caverneuse remplit parfaitement de mystère le cachot où son personnage se trouve enfermé.
Doté d'un petit budget (5 millions de dollars), ce film réalisé par un jeune auteur américain (Andrew Hyatt, 35 ans), parvient à attirer l'attention sur le contexte d'une époque où les chrétiens se trouvent persécutés par l'empereur Néron, qui leur attribue la responsabilité d'un incendie de Rome qu'il a lui-même commandité. L'intrigue se focalise alors sur le comportement à adopter par les chrétiens : doivent-ils fuir ou se faire justice auprès du Préfet et des milices de l'Empire ? Un dilemme récurrent qui n"est pas sans rappeler l'épisode du Jardin des oliviers où déjà l'apôtre Pierre avait tranché de son épée l'oreille d'un serviteur du Sanhédrin. Ce dilemme moral conduit les principaux protagnistes à rencontrer Paul pour obtenir son avis : c'est alors qu'il leur délivre le commandement de l'amour, un amour patient, qui supporte tout. Ce développement posthume du message du Christ par l'un de ses témoins directs, fait rejaillir des problématiques nouvelles dans l'Eglise primitive : comment conserver la force de la parole du Christ face à de nouvelles générations qui ne l'ont pas connu de leurs yeux ? Comment conserver la foi dans une société post-christique qui serre son étau sur les hommes de croyance se glorifiant de leurs faiblesses ?
Ce fil rouge permet de dévoiler les enjeux de la propagation de la tradition chrétienne dans les premiers temps de l'Eglise. Si le scénario est obligé d'inventer un certain nombre de dialogues de qualité variable, il permet une vraie recontextualisation de la figure ambassadrice de Paul, apôtre et martyr, parfois décrié ou considéré à tort comme le fondateur du christianisme (Nietzsche). Côté mise en scène, le film pâtit légèrement de ses accents hollywoodiens : mouvements brusques de caméra pas toujours utiles, dialogues en anglais émaillés d'agressivité, musique un poil surjouée... Ces traits forcés ne contribuent pas toujours à rendre aux films spirituels leur dimension authentique. On pourrait bien sûr chercher des références du côté des anciens peplums avec Charlton Heston (Ben-Hur, 1959) ou bien Quo Vadis ? (Mervyn Leroy, 1953) pour trouver des figures chrétiennes empreintes d'un grand humanisme et habitées par une force intérieure dégageant au dehors un charisme serein. Mais comme on l'a dit, avec ce tout petit budget, ce n'est pas si mal : notre bon Andrew n'avait pas non plus les moyens de recruter trois mille figurants et des pointures comparables à Charlton !
Hollywood continue d'explorer la Bible, avec un grand nombre de réalisations sur ce sujet depuis maintenant plusieurs années. Distribué par la société américaine Sony Pictures, ce film sur l'apôtre Paul revisite le Nouveau Testament sous un angle original, à travers le récit des Actes des Apôtres, principalement consacrés à la biographie de Saul de Tarse. La principale qualité de ce long métrage réside dans le choix du casting avec notamment deux acteurs très charismatiques : l'excellent Jim Caviezel, que l'on a déjà vu dans le rôle du Crucifié (La Passion du Christ de Mel Gibson, 2004) interprète ici l'évangéliste Luc, venant rencontrer Paul à Rome, emprisonné par Néron dans la prison du Tullianum ; on retrouve dans le rôle principal de l'apôtre un très bon James Faulkner, venu de la série Game of Thrones, dont la voix caverneuse remplit parfaitement de mystère le cachot où son personnage se trouve enfermé.
Doté d'un petit budget (5 millions de dollars), ce film réalisé par un jeune auteur américain (Andrew Hyatt, 35 ans), parvient à attirer l'attention sur le contexte d'une époque où les chrétiens se trouvent persécutés par l'empereur Néron, qui leur attribue la responsabilité d'un incendie de Rome qu'il a lui-même commandité. L'intrigue se focalise alors sur le comportement à adopter par les chrétiens : doivent-ils fuir ou se faire justice auprès du Préfet et des milices de l'Empire ? Un dilemme récurrent qui n"est pas sans rappeler l'épisode du Jardin des oliviers où déjà l'apôtre Pierre avait tranché de son épée l'oreille d'un serviteur du Sanhédrin. Ce dilemme moral conduit les principaux protagnistes à rencontrer Paul pour obtenir son avis : c'est alors qu'il leur délivre le commandement de l'amour, un amour patient, qui supporte tout. Ce développement posthume du message du Christ par l'un de ses témoins directs, fait rejaillir des problématiques nouvelles dans l'Eglise primitive : comment conserver la force de la parole du Christ face à de nouvelles générations qui ne l'ont pas connu de leurs yeux ? Comment conserver la foi dans une société post-christique qui serre son étau sur les hommes de croyance se glorifiant de leurs faiblesses ?
Ce fil rouge permet de dévoiler les enjeux de la propagation de la tradition chrétienne dans les premiers temps de l'Eglise. Si le scénario est obligé d'inventer un certain nombre de dialogues de qualité variable, il permet une vraie recontextualisation de la figure ambassadrice de Paul, apôtre et martyr, parfois décrié ou considéré à tort comme le fondateur du christianisme (Nietzsche). Côté mise en scène, le film pâtit légèrement de ses accents hollywoodiens : mouvements brusques de caméra pas toujours utiles, dialogues en anglais émaillés d'agressivité, musique un poil surjouée... Ces traits forcés ne contribuent pas toujours à rendre aux films spirituels leur dimension authentique. On pourrait bien sûr chercher des références du côté des anciens peplums avec Charlton Heston (Ben-Hur, 1959) ou bien Quo Vadis ? (Mervyn Leroy, 1953) pour trouver des figures chrétiennes empreintes d'un grand humanisme et habitées par une force intérieure dégageant au dehors un charisme serein. Mais comme on l'a dit, avec ce tout petit budget, ce n'est pas si mal : notre bon Andrew n'avait pas non plus les moyens de recruter trois mille figurants et des pointures comparables à Charlton !