Cela fait 22 ans que Terry Gilliam, membre des Monty Python, essaie de faire son film fétiche. Au bout de cinq échecs souvent financiers, de six remplacements d'acteurs et actrices (Jean Rochefort, Vanessa Paradis, Johnny Depp, Erwan McGregor, etc.), notre Anglais sort enfin son oeuvre.

Extrêmement stylisé, baigné dans ce surréalisme tant chéri par son réalisateur (avec les fameux plans en objectif 14mm), le film ricoche astucieusement sur l'univers onirique mais ne présente aucun intérêt d'un point de vue éthique, bien au contraire. Si la petite romance qui s'y joue est mignonnette, les activités des acteurs (qu'on devine métaphoriques) plongent la salle dans un patchwork (à l'anglaise ?) sans réelle consistance, pendant deux heures et douze minutes qui chasseront (fait constaté par mes soins) les spectateurs les moins aguerris.

Alors une question vient immanquablement à l'esprit : tout ça pour ça ? Ne bougez pas, voyons : Cannes n'a pas dit son dernier mot...