Parcours justice : Les films de procès

Un Homme pour l'éternité, de Fred Zinnemann (1966)
Thomas More s'oppose à Henry VIII, qui veut divorcer de Catherine d'Aragon pour épouser sa maîtresse Anne de Boleyn. Quand le cardinal Wolsey, puis son terrible ministre, Cromwell, lui demandent d'intervenir auprès du Pape pour faire annuler le premier mariage, Thomas More refuse, à son plus grand péril.
Sorti en 1966, récompensés par pas moins de 6 oscars, dont celui du meilleur film, du meilleur acteur, de la meilleure photographie… « Un homme pour l’éternité » est un film remarquable, à découvrir et redécouvrir absolument, digne d’intérêt non seulement par son historicité mais également par les sujets traités, dont celui de la soumission à l’autorité, de la limite du pouvoir et par le problème qu’il expose, à savoir celui du refus silencieux d’une loi contraire...
Voir la ficheL'Honneur d'un Capitaine, de Pierre Schoendoerffer (1982)
L'honneur d'un capitaine est mis en cause au cours d'un debat televise sur la guerre d'Algerie. Sa femme va tenter de le rehabiliter.
Le 14 mars 2012, pendant que les poissons faisaient l'amour, le monde perdait un très grand réalisateur : Pierre Schœndœrffer. Cette grandeur, L'honneur d'un capitaine l'exprime avec une couleur toute particulière. Il en fallait du courage, en 1982, pour oser présenter un ancien officier de l'armée française passé à l'OAS d'une façon normale, c'est-à-dire sans grandes dents et sans couteau pointu !
... Voir la ficheJFK, de Oliver Stone (1991)
Suite à l'assassinat du président John F. Kennedy, le procureur de la Nouvelle Orléans, Jim Garrison remet en cause le rapport du commissaire Warren. Ce dernier avait clôturé l'affaire en trouvant le parfait coupable, Lee Harvey Oswald. Pourtant avant d’être abattu par un tireur isolé, le suspect avait toujours nié sa culpabilité. Pour Garrisson, il est impossible que l’homme ait agi seul. Persuadé qu'un complot se trame, Garrison explore des pistes occultées et comprend vite que la CIA, le FBI et le Pentagone ont joué un rôle déterminant dans cette affaire. Prêt à tout pour faire éclater la vérité au grand jour, le procureur devient très vite l'homme à abattre..
Il s’agit sans doute du film le plus connu d’Oliver Stone avec Platoon et Né un quatre juillet, qui porte sur l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy et l’enquête qui a suivi. Le réalisateur s’est essentiellement basé sur deux ouvrages, l’un de Jim Garrisson qui enquêtait sur l’assassinat de Kennedy, l’autre de l’essayiste complotiste Jim Marrs, lequel participa au scénario. Dès 1989, alors qu’il pré-produit son film Doors...
Voir la ficheDes hommes d'honneur, de Rob Reiner (1992)
Deux jeunes marines, Louden et Dawson, abattent, au cours d'une action disciplinaire designee "Code Rouge", un de leur leurs camarades, Santiago. C'est le lieutenant Daniel Kaffee qui est designe pour assurer leur defense lors de leur proces. Mais si Kaffee entame une defense de pure routine, sa jeune et pugnace adjointe, le lieutenant JoAnne Galoway, se rebiffe et l'oblige a instruire le dossier. Kaffee va devoir, pour decouvrir la verite sur cette affaire qui s'avere inquietante, remonter jusqu'au sommet de la hierarchie.
Un peu d’humour, une bonne dose d’arrogance, et puis surtout, des questions sur le soldat et son devoir, tous deux symbolisés par l’image du mémorial d’Iwo Jima qui revient trois fois, trois longues fois, et comme terrain d’entente : une salle de tribunal. Un scénario sobre, intéressant. C’est le film que nous propose Rob Reiner en 1992. On est bien loin du léger Quand Harry rencontre Sally.
Au côté de l'avocat militaire – un rôle qui va bien au jeune Tom...
Le Maître du jeu, de Gary Fleder (2003)
Trois ans après l'assassinat de son mari et de onze de ses collègues sous les balles d'un tueur fou, Celeste Wood espère que soient sanctionnés les fabricants d'armes impliqués dans ce tragique fait divers. Décidé à gagner ce combat, l'avocat de la plaignante, Wendall Rohr est un homme pétri de principes généreux, un modèle de probité et de courtoisie sudiste. Face à lui, le défenseur des armes Vicksburg est en réalité un pantin entre les mains du "consultant en jury" Rankin Fitch, payé pour assurer sa relaxe. Cet homme de terrain aguerri a déployé des moyens humains et techniques considérables pour s'assurer le contrôle du jury. Un seul juré a échappé à ses investigations : Nick. Alors même que Fitch commence à s'interroger sur le passé et l'identité de ce dernier, une femme mystérieuse offre de lui "livrer" le jury, clés en main, pour dix millions de dollars...
Une fusillade, des morts innocents, un procès, des enjeux symboliques et financiers : Le Maître du Jeu, d’emblée, pose les pièces de son échiquier : les idéalistes anti-port d’armes tentent d’obtenir une première victoire, comme un premier espoir, contre un armurier cherchant uniquement son bénéfice. Au rang des accusés, les méchants vendeurs d’armes. Que des patrons essaient de vendre leur marchandise, au pays du rêve américain, ça, le scénario ne...
Voir la ficheLes Inconnus dans la maison, de Henri Decoin (1941)
Loursat, avocat, vit avec sa fille Nicole dans une sinistre et vaste demeure bourgeoise. Abandonné depuis près de vingt ans par sa femme, le brillant avocat a sombré dans l’alcoolisme et ses rapports avec sa fille sont pour ainsi dire inexistants. Or, un jour le cadavre d'un inconnu est découvert dans la demeure de Loursat. Nicole, qui fréquente une bande de jeunes gens qui trompent l'ennui en dérobant des voitures et autres objets, est tout de suite soupçonnée. Une parfaite adaptation de Simenon. Le film fut interdit à la Libération.
La plupart des gens connaissent L'inconnu dans la maison, de Georges Lautner, qui met en scène Jean-Paul Belmondo dans la peau d'un avocat quelque peu alcoolisé, mais pas son grand-frère, un petit bijou porté par Raimu et lui aussi adaptation cinématographique de l’œuvre homonyme de Georges Simenon.
C'est un tort, voilà tout.
Car ce film est à n'en pas...
Voir la fiche12 hommes en colère, de Sidney Lumet (1957)
Un jeune homme d'origine modeste est accusé du meurtre de son père et risque la peine de mort. Le jury composé de douze hommes se retire pour délibérer et procède immédiatement à un vote : onze votent coupable, or la décision doit être prise à l'unanimité. Le juré qui a voté non-coupable, sommé de se justifier, explique qu'il a un doute et que la vie d'un homme mérite quelques heures de discussion. Il s'emploie alors à les convaincre un par un.
Mais que se passe-t-il donc dans cette petite pièce reculée où vont délibérer les jurés d'un procès ?
A l'origine prévu pour être diffusé sous forme d'un téléfilm, et par la suite adapté au théâtre, 12 hommes en colère nous introduit avec un brio inhabituel dans l'univers fermé d'une délibération de jury. Huis clos, comme il se doit, le film respecte (c'est honorable !) la fameuse...
Voir la ficheLe Procès de Jeanne d'Arc, de Robert Bresson (1962)
Evocation, parmi une dizaine, du procès de la célèbre pucelle d'Orléans où Robert Bresson s'est servi de textes authentiques du procès de condamnation, de dépositions et témoignages du procès de réhabilitation.
Ce film de Robert Bresson est un classique par excellence : prix spécial du jury au festival de Cannes de 1962, Prix de l'Office catholique international du cinéma (OCIC), Festival de Cannes 1962 et Prix du meilleur film pour la jeunesse, cette œuvre « multi-récompensée » demeure pourtant largement méconnue du grand public, par rapport à d’autres films sur la vie de Jeanne d’Arc, notamment les versions de Dreyer, Victor Fleming et Jacques Rivette.
Elle est pourtant à redécouvrir de par...
Voir la ficheLa Passion de Jeanne d'Arc, de Carl Theodor Dreyer (1928)
Le récit du procès de Jeanne d'Arc en 1431, où elle fut accusée d'hérésie par des juristes ecclésiastiques décidés à lui faire abjurer ses prétentions de visions saintes, et au terme duquel elle fut brûlée sur le bûcher.
D’une rare intensité, ce film de Carl Th. Dreyer reconstitue le procès de Jeanne d’Arc en s’appuyant sur le procès-verbal du procès de la sainte, document historique conservé à l’Assemblée Nationale. Il dresse le portrait d’une Jeanne d’Arc toute humaine au milieu de ses juges rusés et perfides. Le film restauré en 1985 est une reconstitution fidèle faite à partir des négatifs du film original de 1928 que l’on croyait perdu suite à un incendie. Mais une copie de...
Voir la ficheLe Procès, de Orson Welles (1962)
Joseph est réveillé à l'aube par des policiers présents dans son appartement. Ni une ni deux, il est embarqué et traîné devant un tribunal sans savoir ce qui lui arrive. Ce fonctionnaire pris dans les rouages d'une société tentaculaire et absurde va tout faire pour s'en sortir...
Il ne fallait pas moins que l’immense Orson Welles pour adapter cette œuvre de géant qu’est Le Procès de Kafka.
Malgré son statut, Orson Welles a fait grincer les dents, et pour cause : sa version de l’histoire. Il faut dire que Le Procès est interprétable de bien des manières.
Pourtant, le réalisateur ne retient que ce qu’on peut...
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